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Et si vous déléguiez tout votre back-office à un logisticien ?

En 2022 est né à Lyon un tout nouveau métier, celui de « logisticien en pharmacie », un collaborateur dédié intégralement au back-office. Trois officinaux témoignent, avec enthousiasme, de cette expérimentation inédite !

En 2019, alors que la pandémie n’avait pas encore bouleversé l’officine, Hélène Justamon, titulaire d’une officine de la région lyonnaise, s’inquiétait déjà des difficultés de recrutement. « Les adjoints, les préparateurs sont des professionnels de santé et doivent être au service des patients, derrière le comptoir… Alors, comment s’occuper du back-office ? », s’interroge la pharmacienne devant une poignée de confrères présents au Congrès national des pharmaciens à Montpellier. 

Hélène Justamon commence alors à réfléchir à une idée : celle de former du personnel purement et simplement dédié au back-office, sans aucun lien avec le patient. « Nous nous sommes dit que nous allions créer une formation pour devenir logisticien en pharmacie », se souvient la secrétaire générale des pharmaciens du Rhône. À nouveau métier, nouvelle formation : la titulaire se tourne vers Pôle emploi pour monter de toutes pièces une séquence d’enseignements. En 2022, deux sessions réunissant 12 futurs logisticiens en pharmacie sont finalement organisées à Lyon. Seule condition requise : avoir le bac. 

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C’est le nombre de futurs logisticiens formés en 2022 à Lyon.

Une aide « inestimable »

Gérer les achats, le stock, le merchandising, mais aussi « s’approprier la philosophie de l’officine » : les apprentis logisticiens auront par exemple à leur charge la tenue des réserves, la gestion des livraisons, des pénuries ou encore celles des consommables. 

Un nouveau métier qui a conquis Véronique Nouri, l’une des premières titulaires à avoir accepté d’accueillir une étudiante de la promo de logisticiens en 2022. « Je considère qu’il vaut mieux que les préparateurs et les pharmaciens soient au comptoir, plutôt que de s’occuper des cartons », indique d’emblée la pharmacienne installée dans le IXe arrondissement de Lyon. Tous les vendredis, Véronique Nouri a ainsi accueilli une logisticienne en formation – initialement « diplômée d’une licence de bibliothécaire », sourit-elle – « et je ne regrette pas du tout, on se rend compte de sa valeur lorsqu’elle part en vacances ! ». Avec 250 clients jours, la pharmacienne lyonnaise pense « inestimable » le temps gagné grâce à la logisticienne. 

C’est également l’explosion des nouvelles missions qui a convaincu Laurent Sauvé de « libérer du temps dans le back-office». Maître de stage depuis 25 ans, le titulaire installé à Sainte-Foy-lès-Lyon a accueilli avec plaisir une étudiante « parachutée dans le milieu de l’officine », sourit-il. Un soulagement pour cette officine « très orientée service ». 

Pas de contact avec le patient !

Toutefois, les attributions « couteau suisse » du logisticien nécessitent des  limites. « Il ne doit pas avoir de rapport avec le patient, à aucun moment, un professionnel de santé reste un professionnel de santé », martèle Hélène Justamon qui met en garde ses confrères. Attention donc aux patients qui viennent à la pêche aux conseils dans les rayons ou aux réponses par téléphone.  

Au total, sur les 24 logisticiens formés en 2022, la moitié sont restés en postes . Payés la plupart au SMIC, les logisticiens sont embauchés au niveau rayonniste. Une nouvelle session de formation lyonnaise a démarré en septembre. Puis, le projet, soutenu par la FSPF, sera porté au niveau national, en espérant  une certification d’ici 2025. ■