Le laboratoire a annoncé via communiqué de presse son intention de « se séparer de son activité Santé Grand Public au plus tôt au quatrième trimestre 2024 ». Portefeuille qui regroupe de nombreux médicaments vendus sans ordonnance, y compris le Doliprane, et dont les ventes sont pourtant en hausse de 4,6 % soutenues par les catégories santé digestives et allergie.
Cette réorientation majeure répond à la volonté du grand groupe « de renforcer le cœur de son pipeline innovant et poursuivre son objectif stratégique de transformer la pratique de la médecine grâce à une science de pointe », justifie Sanofi.
L’activité biopharmaceutique en ligne de mire
Forte de ses récents succès – Dupixent dont les extensions d’indication ne cessent de se multiplier, les lancements du Beyfortus dans les infections à VRS des nourrissons et d’ALTUVIIIO dans l’hémophile A – l’entreprise annonce clairement son intention d’augmenter ses investissements en R&D. Se séparer de son activité Santé Grand Public permettrait au laboratoire d’adapter encore davantage la gestion et l’allocation des ressources notamment aux besoins de l’activité biopharmaceutique.
L’entreprise s’éloigne de secteur trop concurrentiel (cardiologie, diabétologie…) pour se focaliser vers des produits de spécialité et se concentrer sur les maladies immunologiques et inflammatoires, les vaccins et certains domaines de cancérologie.
Une stratégie dont se satisfait Paul Hudson, Directeur Général de Sanofi « Nous avons réalisé des progrès majeurs avec le lancement de produits innovants et le développement d’un portefeuille de R&D de premier plan en immunologie ».
Un projet qui suscite l’inquiétude
Avec quelques 424 millions de boîtes de Doliprane, fabriquées et livrées en France en 2022, « la création d’une entité cotée en bourse dont le siège sera en France » et ce projet de scission suscitent l’inquiétude chez les employés des deux sites français de production (à Lisieux et à Compiègne). Depuis cette annonce le 27 octobre, le syndicat CGT Sanofi redoute dans un communiqué de presse « un massacre industriel qui de toute évidence va encore fragiliser un peu plus l’indépendance thérapeutique de la France et de l’Europe ».