Après une première alerte en mars dernier, l’Assurance maladie et l’ANSM « confirment la persistance de l’usage détourné d’Ozempic », ce 1er aout. Cet antidiabétique injectable, le sémaglutide, est détourné par certains pour la perte de poids. Un mésusage alimenté depuis plusieurs mois par les réseaux sociaux.
Désormais, selon les derniers chiffres de l’Assurance maladie, « la part de patients considérés comme en mésusage parmi ceux ayant perçu un remboursement d’Ozempic est passé de 0,7 % en mai 2022, 1% en septembre 2022 à 1,4% fin mai 2023 ».
Depuis mars, une surveillance accrue des données de remboursements et de ventes d’Ozempic avait été mise en place par l’ANSM et la Cnam. Entre le 1er octobre 2021 et le 30 septembre 2022, environ 600 000 patients avaient reçu analogue du GLP-1 dont 215 000 patients de l’Ozempic. « Parmi ces patients, 2 185 bénéficiaires d’Ozempic peuvent être considérés comme non-diabétiques selon les estimations de l’Assurance Maladie », expliquait l’ANSM, soit 1% des mésusages répertoriés en septembre dernier.
Vigilance sur les ordos !
Avec l’augmentation des détournements, ce mésusage « se fait au détriment des personnes diabétiques (type 2) qui peuvent avoir des difficultés d’accès à leur traitement », s’inquiète l’Agence du médicament. En septembre prochain, ANSM, Cnam, associations de patients et professionnels de santé devraient se réunir pour établir un plan d’action.
La prise de sémaglutide peut également exposer à des effets indésirables potentiellement graves, comme des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies. D’ailleurs, l’ANSM rappelle que l’Agence européenne du médicament « a débuté l’évaluation du risque d’idées suicidaires et d’automutilation avec les médicaments de la classe des agonistes des récepteurs au GLP-1. En France, les spécialités concernées sont Victoza (liraglutide), Saxenda (liraglutide), Xultophy (liraglutide/insuline dégludec), Ozempic (sémaglutide), Byetta (exenatide), Trulicity (dulaglutide) ».
En bout de course, les autorités demandent aux pharmaciens d’être « particulièrement vigilants » lorsqu’ils délivrent Ozempic « pour détecter d’éventuelles ordonnances falsifiées et les prescriptions hors AMM ».
« Falsification, ajout d’un médicament, fautes d’orthographe, anomalies » : les pharmaciens sont invités à déclarer toute ordonnance suspecte auprès de leur ARS, qu’ils s’agissent de prescriptions papier ou issues d’une plateforme de téléconsultation.
L. G.