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La consommation d’antibiotiques baisse en France, mais reste parmi les plus élevées d’Europe

La consommation d’antibiotiques poursuit sa baisse en France, selon le dernier rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publié fin juillet. Ainsi, entre 2016 et 2019, la consommation d’antibiothérapies, en ville comme à l’hôpital, a chuté de 8,5%, note l’Agence, qui dresse la 7e édition de son panorama sur les 20 dernières années.

« Bien que la consommation des antibiotiques en France reste parmi les plus élevées en Europe, plusieurs périodes de diminution significative ont été observées ces vingt dernières années, notamment entre 2001 et 2004, après la campagne de l’Assurance maladie “les antibiotiques c’est pas automatique”, puis à partir de 2016 après plusieurs mesures interministérielles pour maîtriser leur utilisation », souligne l’ANSM.

Dans le détail, entre 2000 et 2004, la consommation d’antibiotiques a drastiquement baissé de 22%. Entre 2000 et 2019, le volume de boîtes consommées est passé de 194 à 139 millions, dont 174 et 121 millions respectivement passants par le circuit officinal.

Chute des céphalosporines et des fluoroquinolones

En ville désormais, l’Agence observe un recours « privilégié » aux pénicillines, comme l’amoxicilline, avec une augmentation de 18% des délivrances ces 20 dernières années. À l’inverse, le rapport note une « régression importante » de l’usage des céphalosporines (-72% en ville entre 2000 et 2019) et des fluoroquinolones (-44%).

Côté indication, en 2019, les deux tiers des prescriptions étaient effectuées « dans le cadre d’une affection des voies respiratoires et 1/7 dans le cadre d’une affection de l’appareil urinaire ».

2020, année atypique

En 2020, la pandémie a entraîné – sans surprise – une consommation « atypique » d’antibiotiques en France. Entre 2019 et 2020, la chute observée par l’ANSM est de 19%. Soit autant que sur les 20 dernières années ! Dans le détail, la consommation d’amoxicilline sur 2020 a baissé de 30% en ville et 16% à l’hôpital.

Par exemple, lors de la semaine suivant le premier confinement de mars 2020, les dispensations d’antibiotiques en officine ont dégringolé de 38%, soit 820 000 boîtes de moins qu’en 2019.

Une baisse « fragile »

Toutefois, l’ANSM tempère : « cette tendance à la baisse, observée après une décennie de stabilisation est fragile », précisant que « la France reste parmi les pays les plus consommateurs d’antibiotiques en Europe, avec pour la consommation en ville des doses définies journalières (DDJ) de 23,1 pour 1000 habitants par jour en 2019, la moyenne européenne étant de 19,4 DDJ/1000 habitants/jour (position stable en 2021) ».

Ces 20 dernières années restent aussi marquées par une chute de la commercialisation de nouveaux antibiotiques dans l’hexagone. Le nombre de substances antibiotiques à usage systémique, seules ou en association, commercialisées en France a diminué de plus de 20 %, passant de 103 à 82. Sur cette même période, seules 15 substances ont été nouvellement introduites sur le marché tricolore.

Désormais, l’Agence invite à poursuivre les efforts de lutte contre l’antibiorésistance. « En évitant leur prescription inutile et en préservant leur efficacité grâce au bon usage, la baisse de la consommation des antibiotiques demeure plus que jamais une priorité », martèle-t-elle.  L’année dernière, Santé publique France a notamment lancé une campagne de prévention destinée à rappeler l’inefficacité des antibiotiques sur les infections virales.

Léa Galanopoulo