Six jours après le début des émeutes qui ont embrasé la France, le bilan est lourd pour les officines tricolores. Selon les informations de l’Uspo, « une trentaine de pharmacies ont été victimes de violences urbaines ». Dans le Loiret, l’Oise, la Seine-Saint-Denis ou la Meurthe-et-Moselle, des officines ont été pillées, vandalisées, voire totalement détruites.
« Les dégâts matériels et l’impact psychologique pour le titulaire et l’équipe officinale sont très importants », tient à souligner Pierre-Olivier Variot, président de l’Uspo, qui se dit « profondément choqué par ces actes visant, notamment des lieux de santé essentiels et proches de la population ».
« Je n’ai plus rien, je repars de zéro »
À Montargis, dans le Loiret, c’est la sidération la plus totale après que la pharmacie Mirabeau ait été incendiée dans la nuit de jeudi à vendredi. Les dégâts ont fini par entraîner un écroulement complet de l’officine, laissant un trou béant au milieu de la rue. « Je n’ai plus rien, je repars de zéro », a témoigné le titulaire au micro de « France 3 ».
Les professionnels de santé paient aussi un lourd tribu à ces attaques inqualifiables. Je voudrais témoigner à mes confrères pharmaciens particulièrement touchés du soutien de l’état. En région, les ARS sont et seront à leurs côtés. @Ordre_Pharma @USPO_Pharmacies @fspfsyndicat pic.twitter.com/4rW1kp4u6Z
— Agnes Firmin Le Bodo (@agnesfirmin) July 1, 2023
Violences urbaines : Incendiée durant la nuit, une pharmacie de Montargis s’effondrehttps://t.co/Oc9hK02tgzpic.twitter.com/o8lZzI5hHf
— Actu17 (@Actu17) July 1, 2023
🛑 stop aux pillages et incendies des pharmacies! Après Montataire, c’est la #pharmacie de Montargis qui a été totalement détruite cette nuit. De nombreuses autres ont été vandalisées. Il faut une protection @GDarmanin @FrcsBraun #emeutes #etatdurgence pic.twitter.com/X4e3PvxOrA
— Philippe Besset (@PhilippeBesset) June 30, 2023
Plus au nord, dans l’Oise, « Le Parisien » rapporte « une pharmacie saccagée et incendiée à Montataire, une autre forcée dans le quartier du Clos-des-Roses, à Compiègne – sans effraction -, des impacts retrouvés sur la vitre d’une troisième officine dans le quartier Argentine, à Beauvais ».
La CAVP sur le pied de guerre
Dès le début du week-end, le Conseil de l’Ordre des pharmaciens avait averti les confrères de la possibilité d’exercer leur droit de retrait en cas de garde de nuit, si « vous estimez que la situation dans votre zone ne vous permet pas d’exercer votre garde dans des conditions de sécurité suffisantes ».
Ordres, syndicats, pouvoirs publics et CAVP œuvrent désormais à trouver des solutions « concrètes et immédiates » pour épauler les pharmacies concernées. Le 3 juillet, la CAVP a ainsi annoncé qu’elle se tenait « prête à venir en aide aux pharmaciens qui auraient subi des dégradations survenues dans le contexte des émeutes urbaines ». « La Commission des activités sociales examinera, dans le cadre d’une procédure d’urgence, les dossiers qui lui seront adressés », ainsi affirmé la caisse.
Les officinaux concernés doivent contacter Madame Laurence Colonna, responsable de la relation affiliée, par téléphone au : 01 42 66 85 28 ou par courriel à : lmarbot@cavp.fr.
L. G.