C’est donc Aurélien Rousseau qui succède à François Braun à la tête du ministère de la Santé et de la Prévention. À 47 ans, cet historien de formation – devenu ensuite haut fonctionnaire – avait quitté il y a quelques jours la direction du cabinet d’Élisabeth Borne, poste qu’il occupait auprès de la Première ministre depuis mai 2022.
Côté santé, Aurélien Rousseau a dirigé l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France de 2018 à 2021. De son expérience – éprouvante en pleine pandémie Covid – il avait tiré un livre : « La blessure et le rebond : Dans la boîte noire de l’État face à la crise ». Aurélien Rousseau est également l’époux de Marguerite Cazeneuve, numéro 2 de l’Assurance maladie.
Pas de conflits d’intérêts
En début de semaine, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) n’a pas retenu de conflit d’intérêts entre la fonction du nouveau ministre de la Santé, et celle de son épouse à l’Assurance maladie.
Toutefois, un décret publié ce 26 juillet au Journal officiel vient déporter Aurélien Rousseau de toutes les « décisions de toute nature concernant directement ou indirectement la situation professionnelle de sa conjointe Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins de la Caisse nationale d’assurance maladie », peut-on lire sur le texte. Un déport du ministre qui devra aussi concerner l’ensemble des décisions liées au laboratoire Lilly France, où la belle-mère d’Aurélien Rousseau a exercé.
Les pharmaciens attendent des actes
François Braun a donc quitté le ministère de la Santé, un an tout juste après avoir pris la tête de Ségur, suite au très court mandat de Brigitte Bourguignon, défaite aux élections législatives de juin 2022.
Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, crise des urgences, désertification médicale et pénurie de médicaments : le mandat d’Aurélien Rousseau s’annonce chargé.
D’une seule voix, l’Uspo et la FSPF ont salué l’oreille « attentive » de François Braun, tout en félicitant Aurélien Rousseau. Désormais, la profession attend des actes de la part du haut-fonctionnaire. « Attractivité du métier, convention pharmaceutique, coordination des soins, soins non programmés, ruptures d’approvisionnements… » : l’Uspo affiche, ainsi, ses priorités pour ce nouveau mandat.
« À l’heure des pénuries de médicaments et des fermetures d’officine sur fond de désertification médicale, notre système de santé ne peut s’offrir le luxe de tergiversations et de mesures de façade », met en garde la FSPF, qui réclame au ministre des « solutions urgentes » face à « l’immobilisme ». Un plan d’action qui ne devra pas se résumer « aux coupes budgétaires et à la réduction aveugle de dépenses essentielles aux Français », martèle encore le syndicat.
