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« 30 % des Français s’estiment en mauvaise santé » Un constat sans appel du Bulletin de Santé des Français publié par NèreS.

L’association Nères, en partenariat avec Harris Interactive, vient de publier sa 2e édition du Bulletin de Santé des Français qui rend compte de la perception qu’ont les Français de leur santé et du système de santé qui les prend en charge.

Maux du quotidien et premiers recours

Les chiffres sont stationnaires depuis l’année dernière avec près de 9 Français sur 10 concernés par des maux du quotidien au cours de l’année, avec en moyenne 5 épisodes (fatigue 46 %, maux de tête 36 %, trouble du sommeil 32 %, douleur articulaire 29 %, et musculaire 29 %, rhume et état grippal 28 %… pour ne citer qu’eux.)

De façon plus générale ils sont 30 % à s’estimer en mauvaise santé et seulement 19 % à se déclarer en « très bonne santé ». Pour Paul-François Cossa, président de NèreS « les Français adressent ici un cri d’alarme ». D’autant que l’étude met en évidence des clivages sociaux assez nets et un lien intime entre la perception de son propre niveau de santé et le mode de vie, l’activité professionnelle, les revenus et les connaissances en santé.

Un autre chiffre interpelle dans la déclaration que font nos compatriotes de leur santé mentale : ils sont 22 % a estimé qu’elle s’est dégradée depuis 2022. Des chiffres encore plus marqués chez les jeunes (18-34 ans) et chez les femmes.

La perception du système

Une confiance accordée par 84 % des Français qui sont pourtant 60 % a estimé que le système de santé se détériore, un sentiment encore plus marqué qu’en 2022 et des difficultés d’accès aux soins toujours plus présentes.

1 personne sur 4 éprouve des difficultés pour accéder à un médecin. Avec un point d’alerte : 12 % des Français ne savent pas ou n’ont pas de médecin traitant.

Si la prévention est jugée capitale pour 91 % de la population, ils sont 55 % à estimer que les politiques gouvernementales ne sont pas suffisantes, et cela est d’autant plus vrai chez les personnes qui se déclare en mauvaise santé.

De façon plus globale, les actions et mesures mises en place par le gouvernement sont encore peu connues. À titre d’exemple : 29 % n’ont pas entendu parler de « MonEspaceSanté » et 49 % ignorent les nouveaux services proposés par les pharmaciens. Un autre frein s’ajoute, celui de la complexité du système de santé sur de nombreux aspects, principalement les remboursements et le parcours. Une complexité qui conduit à un renoncement aux soins pour 45 % des Français.

Ils sont également 14 % à renoncer à une consultation de médecin générale, et 29 % à ne pas acheter de médicaments sans ordonnance à la pharmacie, pour des raisons économiques.

Le plébiscite du pharmacien

96 % jugent facile de se rendre chez le pharmacien, et ils sont 9/10 à lui accorder leur confiance, à la fois pour traiter et prévenir les maux du quotidien et orienter vers les professionnels de santé qualifiés. À l’inverse, 24 % jugent difficile de se rendre chez le médecin généraliste.

Jean-Daniel Levy, directeur délégué Harris Interactive chargé de l’étude, en fait l’analyse suivante « dans ce contexte, le pharmacien apparait comme un interlocuteur de confiance et apte à traiter et prévenir les maux du quotidien. Pour parer aux difficultés d’accès à un professionnel de santé et répondre à la contrainte de la complexité, la pharmacie s’installe comme un bon premier point de contact afin de fluidifier ces parcours. »

Volonté de simplification

NèreS se veut force de proposition avec la création d’un conseil national du premier recours en santé, comme une instance de concertation pour mieux diagnostiquer la prévalence des maux du quotidien et quantifier les difficultés d’accès. L’objectif est de « faire de l’officine la porte d’entrée pour les maux du quotidien en France » et palier par exemple au 22 % des Français qui déclarent être allés aux urgences au moins une fois par an pour des maux du quotidien.

Pour NèreS l’effort doit aussi être porté sur la prévention, avec des attentes fortes des Français à ce sujet. Paul-François Cossa, président de l’association de conclure « avec 300 millions d’évènements de maux du quotidien par an : nous voyons en le réseau pharmaceutique l’opportunité de fluidifier et désengorger le système de soin. Et faire du pharmacien la première porte d’entrée. »

Chloé Joreau