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20 142 officines en France en 2022 : la démographie se tasse, l’Ordre veut mettre le paquet sur l’attractivité

Au 1er janvier 2023, 73 795 pharmaciens étaient inscrits à l’Ordre, soit une baisse de 0,3% par rapport à 2021. « Pour la première fois depuis 2016, nous passons sous la barre symbolique des 74 000 pharmaciens », regrette la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, qui rappelle que « selon les syndicats, 15 000 postes en officines sont vacants, et que la pharmacie est le deuxième secteur le plus en difficulté de recrutement selon Pôle Emploi ».

Ce 11 juillet, à l’occasion de la présentation de son baromètre annuel de la démographie pharmaceutique, la présidente du Cnop a insisté sur « une photographie en trompe-l’œil ».  En 10 ans, le nombre de pharmaciens inscrits à l’Ordre en France a crû de 1,2% « mais en parallèle, il y a eu un vieillissement de la population, une augmentation des besoins de soins et des difficultés d’accès aux soins », rappelle Carine Wolf-Thal.

Les radiations augmentent

Autre mauvais signal démographique : le nombre de premières inscriptions à l’Ordre a chuté de 8% entre 2021 et 2022, pour atteindre les 2337 pharmaciens. Les deux tiers de ces primo-inscrits le sont en section D, les pharmaciens adjoints.

Aussi, les radiations du tableau de l’Ordre ont progressé l’année passée : 4310 pharmaciens ont été radiés, en augmentation de 24% depuis 2013. « Désormais, le risque c’est que les 25/30 ans n’arrivent pas à compenser ces départs à la retraite », s’inquiète encore la présidente du Cnop. D’autant plus, que les confrères vieillissent : 19% avaient plus de 60 ans 2022, contre 12% en 2012.

Sans surprise, 68% des pharmaciens sont des femmes, pour un âge moyen de la profession de 46,7 ans. 60% des confrères s’inscrivent à l’Ordre dans la région où ils ont fait leurs études, dont 28% en Île-de-France.

Le nombre d’officines en légère baisse

Fin 2022, la France comptait 20 142 officines. Un chiffre inquiétant pour Bruno Maleine, titulaire et président de la section A : « en dix ans, nous sommes passés de 34 officines pour 100 000 habitants à 30 en 2022 ». Il précise que « pour autant nous conservons toujours un maillage territorial de qualité, avec 35% des officines qui sont installées dans des communes de moins de 5000 habitants ».

Côté titulaires – 24 913 recensés en 2022 – les effectifs sont en baisse de 10% depuis 2012. « C’est en partie lié à la restructuration du réseau officinal et aux regroupements d’officines », fait savoir Bruno Maleine.

Effectifs des titulaires : 

Plus d’adjoints

Côté adjoint cette fois-ci, « les nouvelles sont bonnes », réjouit Jérôme Parésys-Barbier, président de la section D « la section D se porte bien, avec une augmentation du nombre d’inscriptions ! ». Au 1er janvier 2023, 28 496 pharmaciens adjoints étaient inscrits à l’ordre – soit une augmentation de 5% en dix ans – et 3 104 intérimaires.

79% des adjointes sont des femmes, et on compte désormais en moyenne 1,4 adjoint par officine en France.

36% des pharmaciens adjoints exercent aujourd’hui à temps partiel. « Cette part est similaire à 2021. Les femmes sont plus souvent à temps partiel que les hommes (39% contre 25%) », précise le Cnop.

Démographie des adjoints :

Pour le reste des sections, l’Ordre dénombre 4 081 pharmaciens de l’industrie, 1206 pharmaciens de la distribution en gros, 1913 pharmaciens des départements et collectivités d’outre-mer, 6 673 biologistes et 7 749 pharmaciens hospitaliers.

Tout miser sur l’attractivité

Aussi, le nombre de pharmaciens français formés à l’étranger ne cesse d’augmenter. Sur les 2039 confrères inscrits à l’Ordre et diplômés à l’étranger, plus de la moitié sont français. Une proportion en augmentation de 11% en un an, « qui montre les limites du système d’accès aux études de pharmacie en France », analyse Maryse Camus-Piszez, représentante de la section H et référente sur les questions de démographie. Une grande majorité d’entre eux est formée en Belgique, Espagne et Roumanie.

« Cet état des lieux nous impose d’agir pour redynamiser l’attractivité de nos métiers », insiste en conclusion Carine Wolf-Thal. Depuis 6 mois, l’Ordre œuvre notamment sur une feuille de route pour garantir à la fois la démographie pharmaceutique et l’attractivité de la profession.

Léa Galanopoulo