Après Lutéran, Androcur et Lutényl, trois nouveaux progestatifs viennent d’être identifiés comme étant associés à un surrisque de méningiome : Surgestone, Colprone et Depo Provera.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l’Assurance maladie, avec Epi-phare, ont lancé une nouvelle étude de pharmacoépidémiologie pour évaluer les risques de méningiomes intracrâniens opérés liés à l’utilisation de progestatifs (progestérone, médrogestone, médroxyprogestérone, dydrogestérone, promégestone, diénogest, DIU au lévonorgestrel). L’étude a été menée, à partir des données du Système national des données de santé (SNDS), sur 18 000 femmes opérées d’un méningiome et plus de 90 000 femmes témoins entre 2009 et 2018.
Résultat : ces travaux montrent « que l’utilisation prolongée de promégestone (Surgestone 0,5 mg), de médrogestone (Colprone 5 mg) ou d’acétate de médroxyprogestérone (Depo Provera 150 mg / 3 ml) est associée à un surrisque de méningiome », indique l’ANSM. Par exemple, le risque de méningiome est multiplié par 4,1 pour la médrogestone.
Pas de surrisques pour les stérilets
Comme lors des précédentes études menées en 2019 et 2020 sur le Lutéran, l’Androcur et le Lutényl, les travaux d’Epi-phare montre que le surrisque de méningiome « est augmenté lorsque la durée d’utilisation de ces médicaments à la posologie autorisée par l’autorisation de mise sur le marché dépasse 1 an », souligne l’Agence du médicament.
Bonne nouvelle toutefois, les DIU hormonaux au lévonorgestrel (13,5 mg et 52 mg) – « des contraceptifs largement utilisés », rappelle l’ANSM – ne montrent pas de surrisque de méningiome.
« De même, l’exposition à la progestérone (par voie orale, intravaginale et cutanée) (Utrogestan et génériques) et à la dydrogestérone (Duphaston, Climaston) n’a pas été associée significativement à un surrisque de chirurgie de méningiome intracrânien », souligne l’agence.
Concernant, enfin, les pilules à base de diénogest (Visanne et génériques), remboursées depuis 2020, des études supplémentaires sont nécessaires.
Ce mercredi, une nouvelle réunion du comité scientifique temporaire (CST) devrait se tenir « afin de déterminer quelles mesures de protection des femmes doivent être prises concernant ces 3 progestatifs (promégestone, médrogestone, médroxyprogestérone) afin de réduire le risque de méningiome associé ».
L. G.