Le 1er juin, les parlementaires ont adopté – chose rare – à l’unanimité un texte de loi « visant à encadrer l’influence commerciale et à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux ».
Entre la promotion d’Ozempic ou des capteurs de glucose pour perdre du poids, la publicité de pilules miracles « anti-cancer » qui frôle l’escroquerie et le matraquage autour de la chirurgie esthétique : les élus veulent faire table rase de ces dérives qui pullulent sur les réseaux sociaux.
« La loi de la jungle, c’est fini », s’est réjoui Arthur Delaporte, député Nupes du Calvados et rapporteur du projet de loi. « Les “influvoleurs” existeront peut-être toujours, mais désormais ils sauront que la loi pourra les sanctionner, durement, suspendre leurs comptes », martèle-t-il encore.
La pub pour les médicaments dans le viseur
Déjà, la loi prévoit d’appliquer à tous les influenceurs les dispositions du code de la Santé publique et celles qui incombent à la publicité traditionnelle. Exit donc la promotion du tabac, de la nicotine ou encore de médicaments et dispositifs médicaux à prescription médicale. Aussi, la publicité pour des actes de chirurgie esthétique est interdite.
Mais les parlementaires ont souhaité aller un cran plus loin, en bannissant des réseaux sociaux « toute promotion, directe ou indirecte, de produits, actes, procédés, techniques et méthodes présentées comme comparables, préférables ou substituables à des actes, protocoles ou prescriptions thérapeutiques », peut-on lire dans le texte de loi.
Ainsi, sur Instagram, YouTube ou Tiktok, il ne sera plus possible de recommander des pseudo-traitements miracles à base de plantes – censés guérir le cancer – ou encore de détourner l’usage d’un médicament, comme ce fut le cas en 2022 avec l’antidiabétique injectable Ozempic.
« Avec cette proposition de loi adoptée à l’unanimité, la France est le premier pays européen et un des premiers pays au monde à proposer un cadre complet de régulation du secteur de l’influence commerciale », s’est félicité Bercy dans un communiqué de presse.
Léa Galanopoulo