Les experts-comptables des 13 cabinets indépendants répartis sur tout le territoire et qui forment le réseau CGP, mettent en commun leurs données et connaissances pour offrir un bilan comptable annuel et national des pharmacies de France.
Population étudiée
À partir d’un échantillon de 1 807 officines gérées par les cabinets membres du réseau CGP, nous publions nos statistiques annuelles sur l’activité 2022 dont les officines ayant réalisé un transfert ou un regroupement ont été exclues de l’échantillon.
Chiffre d’affaires
Après une année exceptionnelle en 2021, l’année 2022 enregistre une évolution de l’activité de + 10,92 % portée par la vaccination et le dépistage du 1er trimestre 2022. Toutes les catégories de pharmacies progressent, quelle que soit leur situation géographique ou leur taille.
L’analyse des ventes par taux de TVA montre une évolution significative du 2,1 % (médicaments remboursables) de + 10,28 % boostée par les prescriptions hospitalières (PFHT > 1 930 euros) + 29,50 %.
Le hors vignetté enregistre une croissance de + 5,72 % avec un marché de l’OTC qui surperforme (+ 17,53 %) grâce à une pathologie doublement retrouvée.
Marge, charges et EBE
La marge brute globale s’élève à 734 600 euros (32,44 % du CAHT) et progresse de 94 700 euros, les TAG contribuant à hauteur de 50 % de cette évolution.
Les frais de personnel progressent de 12,35 % et montrent une augmentation significative de ce poste, quelle que soit la typologie de l’officine. Face aux difficultés de recrutement, nous assistons à une surenchère du salaire négocié à l’embauche avec une évolution implicite pour les salariés déjà présents.
L’EBE ressort à 328 400 euros et a progressé en valeur absolue de 51 000 euros. Plus inquiétant, hors activité Covid, il n’a progressé que de 5 800 euros malgré une évolution de l’activité (hors Covid) de 8,65 %. L’activité Covid a masqué les baisses de marge observées par le développement des médicaments chers et la hausse des prix pratiquée par les laboratoires.
Prix de cession
Le marché de la transaction est toujours très actif. Le prix d’achat moyen (1 910 000 euros) représente 7,45 fois l’EBE retraité. Nous assistons à une course à la taille critique des acquéreurs, les petites officines peinent à trouver preneur.
Les effets induits de l’inflation auront, à n’en pas douter, un impact négatif sur l’évolution future de l’EBE. Conjugué à la hausse des taux d’intérêts, l’effet de ciseau constaté concourra inévitablement à une baisse prochaine des prix de cession.