Le Leem présentait ce jeudi 11 mai lors d’une conférence de presse son plan d’action pour lutter contre les pénuries et tensions d’approvisionnement.
Si les causes sont aujourd’hui clairement identifiées et font consensus « face à une situation qui ne fait que s’aggraver et une inquiétude qui monte, le temps est désormais à l’action », a lancé en introduction Thierry Hulot, président du Leem. Le ton était donné.
Ce plan d’action s’articule en 7 axes et l’une des mesures phares est d’établir la liste des médicaments indispensables à sécuriser de façon prioritaire. Pour Thomas Borel, directeur scientifique du Leem « Elle devrait concerner environ 200 à 300 molécules d’intérêt sanitaire et stratégique, dont il faudrait analyser et cartographier la chaîne de production et identifier les points de fragilité. » Thierry Hulot de rajouter « La pénurie de médicaments ne disparaitra pas, mais faisons en sorte que pour certaines molécules indispensables, elle n’est pas lieux ».
Un autre point d’amélioration est celui du chainage des informations qui doit devenir beaucoup plus fluide et permettre de gérer et mieux anticiper les crises. Le très faible niveau d’information des médecins prescripteurs a été souligné. L’idée d’intégrer des notifications des tensions d’approvisionnement directement sur leurs logiciels d’aide à la prescription a été avancée. De la même façon le contenu du DP pharmacien devra être amélioré (cause et durée de la pénurie, alternative possible) et le système hospitalier standardisé.
Le Leem espère également une généralisation de l’outil TRACStock pour disposer d’une meilleure visibilité de l’état du stock des médicaments en tension, et la mise en place d’un « connecteur » pour une meilleure coordination et harmonisation de l’information transmise.
Et si la lutte contre les pénuries passe par une harmonisation des dispositifs réglementaires au niveau européen, ne serait-ce que pour faciliter la circulation des médicaments entre les États membres, c’est aussi le cas d’une meilleure prise en compte de la situation économique. Ajuster les prix et conditions de vente des médicaments (revalorisation à la hauteur des prix moyens européens, définition de gel des baisses de prix, nouveau mécanisme d’appel d’offres au niveau hospitalier…) devient indissociable de la pérennisation de l’outil industriel. À moyen terme l’objectif étant de revenir à plus de souveraineté industrielle en répondant également aux contraintes écologiques qu’impose un rapatriement de certains maillons de production.
Nombreux sont donc les challenges mais le Leem s’engage et réclame un pilotage fort de l’État pour répondre à ces enjeux sanitaires, économiques et industriels. Thierry Hulot évoquait même « la nomination d’un haut-commissaire au médicament pour coordonner un plan d’action au niveau national et européen. »
Chloé Joreau