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Des tensions sur tous les stylos injecteurs d’adrénaline, suite à l’arrêt de distribution d’Emerade

Depuis le 4 mai, plus aucun stylo auto-injecteur d’Emerade n’est distribué dans les officines françaises. En cause, « un risque de dysfonctionnement », prévient l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui évoque une « mesure de précaution ».

Ce retrait temporaire du circuit est la conséquence de tests « de chute » réalisés par le laboratoire qui commercialise le stylo d’adrénaline, Bausch. « Après une chute d’une hauteur de 1 mètre, le nombre d’auto-injecteurs ne s’activant plus ou se déclenchant prématurément était légèrement supérieur à la norme », indique l’ANSM ce lundi. Un risque « faible », souhaite toutefois tempérer l’Agence, car, depuis la commercialisation d’Emerade en France en 2021, « nous n’avons reçu aucun signalement en lien avec ce risque ».

Des tensions signalées sur les autres spécialités

Malgré l’arrêt de la distribution d’Emerade, l’ANSM – en concertation avec les professionnels de santé et les associations de patients – a décidé de ne pas rappeler les stylos déjà en possession des patients, « compte tenu du risque faible de dysfonctionnement et pour éviter que les patients ne se retrouvent sans adrénaline ».

Mais cette mesure risque d’avoir des conséquences directes pour les patients, car « l’arrêt mondial temporaire de la distribution d’Emerade entraîne des tensions d’approvisionnement sur les autres auto-injecteurs d’adrénaline (Anapen, Epipen et Jext) », met en garde l’Agence. Les trois spécialités sont depuis le 15 mai signalées en tension d’approvisionnement.

Remise à disposition « indéterminée »

Si la remise à disposition d’Emerade sur le marché tricolore reste pour l’heure « indéterminée », l’ANSM recommande aux médecins de ne plus prescrire ces auto-injecteurs. Afin d’éviter les reports sur d’autres stylos d’adrénaline – et les ruptures de stock -, l’Agence du médicament demande aux patients utilisateurs d’Emerade « de ne pas faire remplacer leurs auto-injecteurs avant la date de péremption ».

Les malades sont par ailleurs invités à toujours porter sur eux deux auto-injecteurs et de bien les converser dans la boite protectrice. En cas de problème de fonctionnement, le stylo devra être rapporté au pharmacien ou au médecin, et un signalement devra être effectué sur signalement.social-sante.gouv.fr.

Léa Galanopoulo