Le létrozole est proposé en complément de l’intervention chirurgicale, dans le cas de cancer non métastatique ou infiltrant localisé à un stade précoce. Prescrit pour une durée de 5 ans, l’objectif est alors de réduire le risque de récidive locale, d’atteinte à l’autre sein ou de métastase à distance.

Formule structurelle simple du Létrozole. WIKIMEDIA
Anatomopathologie
La recherche de récepteurs hormonaux sur les cellules cancéreuses est effectuée grâce à des anticorps monoclonaux radiomarqués. Si plus de 10 % des cellules sont marquées, la tumeur est considérée comme hormonosensible (environ 80 % des cancers du sein). Leur présence est de meilleur pronostic que leur absence et l’intensité du marquage est un facteur prédictif d’efficacité de l’hormonothérapie.
Hormonothérapie adjuvante
Le létrozole est proposé en complément de l’intervention chirurgicale, dans le cas de cancer non métastatique ou infiltrant localisé à un stade précoce. Prescrit pour une durée de 5 ans, l’objectif est alors de réduire le risque de récidive locale, d’atteinte à l’autre sein ou de métastase à distance.
Il est également proposé en prolongation de 5 ans de prise de tamoxifène, mais aussi en première intention dans le cancer du sein hormonodépendant à un stade avancé chez la femme ménopausée.
Oubli de prise
La patiente doit prendre son traitement dès qu’elle s’aperçoit de l’oubli sauf si la prise suivante intervient dans les 2 à 3 heures. En effet, à l’état d’équilibre (atteint en 2 à 6 semaines), les concentrations plasmatiques sont environ 7 fois supérieures aux concentrations mesurées après une dose unique de 2,5 mg, indiquant une légère non-linéarité de la pharmacocinétique du létrozole en cas d’administration quotidienne.
Effets indésirables
Environ 40 % des femmes qui ont reçu du létrozole en traitement adjuvant prolongé ont présenté des effets indésirables, tout comme un tiers de celles qui sont en phase métastatique.
La plupart de ces effets sont attribués aux conséquences normales d’une carence en estrogène. Les plus fréquents sont : fatigue, arthralgie (surtout au niveau des poignets), hypersudation, hypercholestérolémie, nausées et bouffées de chaleur.
Ménopause
Le létrozole est indiqué chez les femmes ménopausées, chez qui les fonctions ovariennes sont à l’arrêt et dont la principale source d’estrogène provient de la transformation des androgènes d’origine surrénalienne en estrone et estradiol sous l’action de l’enzyme l’aromatase. Si le statut ménopausique est incertain, il convient de contrôler le statut endocrinien et les taux sériques de LH, FSH et estradiol.
Inhibiteur de l’aromatase
Le létrozole se lie de façon compétitive à la fraction hème du cytochrome P450-aromatase provoquant une réduction de la biosynthèse des estrogènes. Il supprime ainsi la croissance tumorale médiée par les estrogènes.
Son action inhibitrice est hautement spécifique de l’aromatase. Il n’affecte pas la stéroïdogénèse surrénalienne : il n’est donc pas nécessaire de supplémenter en gluco- ou minéralo-corticoïdes.
Ostéoporose
Chez les femmes ayant un risque élevé ou des antécédents d’ostéoporose, une ostéodensitométrie doit être réalisée avant de débuter le traitement et un suivi régulier doit leur être conseillé pendant et après celui-ci. Une thérapeutique contre l’ostéoporose peut être initiée, mais le médecin est aussi susceptible de proposer un schéma séquentiel de prise avec le létrozole pendant 2 ans, puis le tamoxifène pendant 3 ans pour réduire le risque.
Accompagnement pharmaceutique
Il est possible de réaliser des entretiens avec les patients sous anticancéreux par voie orale ; c’est le cas de l’hormonothérapie. Décliné en 3 entretiens (initial / sur la gestion des effets indésirables et la vie quotidienne / sur l’observance), cet accompagnement personnalisé favorise le suivi et le bon usage du traitement et assure une prise en charge coordonnée avec les autres soignants. ■