Mercredi 19 octobre, la filiale française du groupe allemand Merck annonce être mise en examen pour « tromperie aggravée » pour son implication dans l’affaire du Levothyrox. Cette décision a été prononcée après l’audition du Président de la filiale française du laboratoire par le juge d’instruction du pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille le 18 octobre 2022.
Merck a également été placé sous contrôle judiciaire, pour ses « modalités d’information mises en place au moment de la transition de l’ancienne à la nouvelle formule en 2017 », précise un communiqué diffusé par le groupe allemand. Celui-ci souligne par ailleurs que « cette mise en examen ne concerne en aucun cas la qualité de la nouvelle formule du Levothyrox ».
Une peine de 4,3 millions d’euros
Cette nouvelle formule concernait les excipients du médicament contre les troubles thyroïdiens, et non sa molécule active. Cette modification n’a pas été précisée par le laboratoire, et a pourtant été la cause de symptômes secondaires, ce qui a conduit ce dernier à devoir indemniser en 2020 plus de 3 300 utilisateurs.
Or, « lorsque la composition d’un médicament change et que cette évolution de formule n’est pas signalée explicitement dans la notice, le fabricant et l’exploitant peuvent se voir reprocher un défaut d’information », explique l’arrêté de la juridiction française. À l’issue de sa décision, celle-ci a donc condamné la filiale française de Merck à verser une caution de 4,3 millions d’euros, dont 4 millions pour garantir le paiement d’amendes et la réparation des dommages causés.