Le géant du générique européen Stada (EG Labo) a présenté son rapport annuel sur la santé des Européens : près de 30 000 personnes interrogées dans 15 pays partagent leurs avis sur le système de soins et leur état de santé.
Les secousses de la pandémie se font encore ressentir dans toute l’Europe, et ce sont les patients qui le disent. Non seulement les professionnels de santé sont épuisés, mais les patients aussi, et ce sont finalement tous les systèmes de santé qui sont sous tension. La satisfaction globale envers les systèmes de santé est passée de 71 à 64 %, ce qui représente 15 millions d’insatisfaits en plus, majoritairement des jeunes. La confiance reste forte envers les professionnels de santé (65 % pour les médecins et 57 % pour les pharmaciens) et la médecine conventionnelle, mais faible envers les laboratoires (24 %) et les politiciens (9 %).
> Le stress et l’anxiété en forte augmentation
37 % des personnes interrogées ont vu leur niveau de stress augmenter durant l’année, et seulement 8 % diminuer. Parmi elles, on relève une majorité de femmes. Ce stress se répercute sur les troubles du sommeil, qui touchent plus d’un tiers des Européens. Les pays du Sud, Espagne, Italie et Portugal sont les plus concernés par le stress, les fardeaux financiers étant mis en cause. Les solutions utilisées sont principalement le rééquilibrage alimentaire (53 %), l’hygiène du sommeil (42 %), le sport (32 %), les compléments alimentaires (31 %). Les traitements prescrits ne sont employés que dans 20 % des cas.
59 % des Européens disent avoir fait un burn-out ou s’en sentir proches
Ils sont 68 % chez les moins de 25 ans
> Quels nouveaux services les Européens attendent-ils de leurs pharmaciens ?
• Dépistage Covid (38 %)
• Conseils individualisés (35 %)
• Achat en ligne (33 %)
• Livraison (28 %)
• Check up santé (25%)
• Vaccination (20 %)
Source : Stada Health Report 2022
3 questions à Peter Goldschmidt, PDG du laboratoire Stada
Quels enseignements tirez-vous de l’étude ?
Que chacun doit faire attention à sa santé. Face aux proportions de personnes proches du burn-out, il faut que cela change. Il est donc nécessaire d’arriver à en parler. Les gens doivent être informés pour faire face à ces problèmes. Les médicaments sont un moyen d’aller mieux, mais même si cela peut sembler étrange venant de moi, l’idéal serait de ne plus en avoir besoin.
La solution se trouve-t-elle dans les mains des politiques ?
Elle réside dans les mains de chaque individu ! Les pouvoirs publics doivent aider à créer un environnement favorable. Le nombre de burn-out est tel que cela en devient dangereux pour la productivité des pays ! Il est donc primordial de réfléchir à ce qui peut aider. Par exemple, quelles sont les conséquences du télétravail ? On sait notamment que les personnes seules sont davantage déprimées… Un grand nombre de choses sont réalisables à distance, mais les rencontres physiques amènent à la production de sentiments, d’hormones, de molécules favorables au bien-être.
Quel rôle pour le pharmacien européen ?
On relève énormément de différences entre les pays européens au niveau de la pharmacie. Mais le pharmacien est pris dans un dilemme : on vient lui demander des conseils, souvent sans avoir vu de médecin, mais il n’est pas payé pour cela. Réfléchir au moyen de valoriser le pharmacien dans sa mission de conseil, d’éducation et de prévention est fondamental. •