Revue de presse • Juin 2021

Une thérapie innovante pour restaurer la vue

Une équipe de recherche internationale menée par des chercheurs de l’Institut de la vision (Sorbonne université-Inserm-CNRS), a démontré que la thérapie optogénétique peut partiellement restaurer la vision chez un patient aveugle atteint de rétinopathie pigmentaire à un stade avancé.

La rétinite pigmentaire est une maladie génétique rare. Il s’agit d’une pathologie dégénérative de l’œil caractérisée par une perte progressive et graduelle de la vision, évoluant généralement vers la cécité. Elle touche environ une personne sur 3 500.
Dans cette étude, les chercheurs ont testé la méthode de la thérapie optogénétique chez un patient, en modifiant génétiquement les cellules de la rétine afin qu’elles produisent des protéines sensibles à la lumière dites channelrhodopsines.
En utilisant des méthodes de thérapie génique, l’équipe a introduit le gène codant pour une channelrhodopsine appelée ChrimsonR dans les cellules ganglionnaires de la rétine. Cette protéine est sensible à la lumière ambrée. En complément, des lunettes équipées d’une caméra ont été conçues par les chercheurs. Lorsque le patient les porte, la caméra projette des images en couleur ambrée sur la rétine, ce qui permet de stimuler la protéine ChrimsonR.
Près de 5 mois après l’injection de ChrimsonR, laissant ainsi le temps à son expression de se stabiliser dans les cellules ganglionnaires, le participant a rapporté des signes d’amélioration visuelle, suite à des tests dont les résultats ont montré qu’avec l’aide des lunettes, il pouvait désormais localiser, compter et toucher des objets. Auparavant, il ne pouvait même pas percevoir la lumière.

> Publié dans Nature Medicine, mai 2021
> DOI : 10.1038/s41591-021-01351-4




Une nouvelle cible pour mieux prendre en charge la douleur

Les médicaments antidouleur ne conviennent pas à tous les patients, et ne permettent pas toujours de les soulager tous. Trouver de nouvelles cibles pour développer de nouveaux traitements est donc primordial. Des chercheurs du Medical College of Wisconsin (États-Unis) ont identifié une protéine appelée TRPC5, exprimée chez l’homme et la souris. En cas d’inflammation et d’atteinte nerveuse, cette protéine, présente dans les neurones, contribue à envoyer des signaux de douleurs le long de la colonne vertébrale. Chez la souris, les chercheurs sont parvenus à bloquer l’activité de cette protéine, ce qui a conduit à réduire la douleur dans des modèles animaux de drépanocytose, de migraine, de douleur liée à la chimiothérapie ou encore à la chirurgie.

> Publié dans Science Translational Medicine, mai 2021
> DOI : 10.1126/scitranslmed.abd7702

 


Un vaccin innovant contre la grippe

Un vaccin antigrippal est en expérimentation. Il est composé de milliards de minuscules sacs sphériques dont la fonction est de reconnaître certaines protéines du virus de la grippe, de s’y arrimer et de les transformer en nanoparticules capables de susciter une réponse immunitaire puissante. Ces nanoparticules virales sont ensuite transportées dans tout l’organisme. Cette plateforme vaccinale innovante développée et testée par l’université de Buffalo aux États-Unis s’est avérée porteuse dans les études précliniques. L’efficacité du vaccin est plus élevée que celle des vaccins actuels (aux alentours de 40 à 60 %). Ce candidat vaccin a aussi le potentiel d’accélérer les délais de production de vaccins contre la grippe.

> Publié dans Proceedings of National Academy of Sciences, mai 2021
> DOI: www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.2025759118

 


La base Z, mystère du code génétique

L’ADN est composé de bases azotées représentées par les lettres A, T, G, C. Celles-ci, présentes chez tous les êtres vivants, sont la base du code génétique. Néanmoins, on retrouve chez un bactériophage une autre base, représentée par la lettre Z. Il s’agit de la seule exception, qui a longtemps intrigué les scientifiques. Dans une nouvelle étude, des équipes de l’Institut Pasteur et du CNRS ont découvert la voie de biosynthèse de cette base et montré que celle-ci avait une origine enzymatique. Les travaux suggèrent qu’on peut implanter de façon enzymatique de nouvelles bases dans le matériel génétique et ouvrent la voie au développement de biopolymères génétiques synthétiques.

> Publié dans Science, avril 2021
> DOI : 10.1126/science.abe6494