Grand Est

Analyse de l’évolution de l’activité, de la rentabilité et des prix d’acquisition par Frédéric Petitdemange, expert-comptable au sein du cabinet Expertis CFE et membre du groupement CGP.

Chiffre d’affaires

Le CA global des officines affiche une légère progression de 1,06 % en 2019-2020. Les pharmacies rurales et de gros bourgs progressent, contrairement à celles situées au centre des métropoles régionales.
Nous constatons comme l’année dernière d’importantes variations liées aux produits chers, peu rémunérateurs. Pour être exploitables, ces variations de l’activité doivent être mises en perspective avec celles de la marge dégressive lissée. Autre constat, les jeunes repreneurs s’intéressent aux nouvelles missions et les honoraires représentent une part de plus en plus importante du CA.
Les pharmaciens de centre-ville tentent d’adopter un positionnement « commercial » différenciant, avec la phytothérapie, la micronutrition et autres gammes conseil, avec ou sans adhésion à un réseau spécialisé.

Rentabilité

Elle est à nouveau en repli sur 2019-2020.
Le niveau de marge dans le Grand Est y est habituellement inférieur de près d’un point au niveau national.
Ce sont surtout les petites officines de centre-ville qui souffrent mais nous notons aussi une légère baisse de l’EBE des pharmacies de centres commerciaux.
Le médicament remboursé représente 77 % du CA de notre échantillon, la rentabilité des officines reste ainsi très dépendante des politiques de santé publique.

Transactions

Elles restent élevées, les titulaires baby-boomers vendent.
L’apport personnel constaté est de 17 % en 2019-2020, les transactions ayant porté sur des officines de taille plus importante qu’en 2018. Précision : nous intégrons dans les apports 2019-2020 les « boosters » proposés par les grossistes et organismes financiers.
L’EBE est retraité de la rémunération du titulaire sortant. Les transactions 2019-2020 se sont faites sur un multiple de 2,9 à 6,75 pour le plus élevé.
Le prix de cession des officines est ainsi proportionnellement plus faible pour les petites. En effet, il faut se placer du côté de l’acquéreur, qui cherche a minima une rémunération équivalente à celle d’un assistant. Dans ces conditions, la charge « fixe » représentée par cette rémunération tire le prix de l’officine vers le bas.

Taux d’endettement

Le taux d’endettement et l’autonomie financière évoluent peu. Le rajeunissement de la population des titulaires se poursuit, avec pour corollaire un niveau d’endettement plus récent, donc plus élevé.
La structure financière des pharmacies reste globalement équilibrée. En phase de remboursement de la dette, le blocage de l’apport personnel, en capital ou en compte d’associé, assure un niveau de trésorerie sécurisé. •