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Masques, ROSP et réglementation : l’USPO fait le point

L’organisation d’une conférence de presse par l’USPO a permis à Gilles Bonnefond de faire le point sur les derniers changements qui touchent le monde de l’officine.

Diminution de la ROSP générique

La ROSP générique 2019 a atteint une moyenne de 3 058 € par pharmacie, soit une baisse de 45 %. Pour Gilles Bonnefond, la diminution de cette dernière est mécanique « car il y a moins de molécules qui entrent dans la ROSP ». Tant qu’un mécanisme du même type sur les biosimilaires ne voit pas le jour, il n’y a pas de raison que cette rémunération remonte à nouveau. « Il faut être créatif et trouver de nouvelles ROSP », assure le président de l’USPO, pour qui la lutte pour une revalorisation de la ROSP générique semble contre-productive.

Le soutien de l’Assurance Maladie

L’aide proposée par l’AM pour pallier la baisse d’activité des professionnels de santé libéraux est ouverte aux pharmaciens.

Pour en bénéficier, il est nécessaire de se connecter sur Amelipro, d’aller sur la rubrique « compensation de perte d’activité », puis de déclarer :
•le chiffre d’affaires tiers payant de la pharmacie réalisé en 2019 sur les médicaments et dispositifs médicaux (DM) tous régimes,
•le chiffre d’affaires tiers payant de la pharmacie réalisé entre le 16 mars et le 30 avril 2020 sur les médicaments et les DM tous régimes.

« Le chômage partiel doit être pris en compte et déduit, tout comme les indemnités journalières, ce que nous regrettons », précise Gilles Bonnefond.

Masques

Le pharmacien de Montélimar s’est indigné vis-à-vis des stocks de masques sanitaires faits par la grande distribution alors que les soignants en manquaient. Pour lui, « la grande distribution s’est servi d’une brèche dans la réglementation ». Mais il faut aller de l’avant, « laissons le commerce aux commerçants. Nous avons choisi le camp de la santé, et nous avons fait le bon choix ».

Comme l’ont appris les équipes officinales via un message DGS urgent ce lundi, la distribution de masques médicaux va être étendue à de nouveaux professionnels et les quantités déjà délivrées aux professionnels de santé seront revues à la hausse, cela dès le lundi 11 mai. Une charge de travail supplémentaire pour l’équipe. « Jusqu’à présent, nous distribuons gratuitement les masques. Il faudrait indemniser le pharmacien, car cela lui coûte du temps », souligne le président de l’USPO. Il assure que le montant et les modalités de cette indemnisation sont en discussion.

Déconfinement et prolongation de l’état d’urgence sanitaire

Renouvellement d’ordonnance, IVG médicamenteuse, limitation de délivrance du Plaquenil et autres spécialités, ces changements qui touchent la pharmacie sont passés par autant de textes réglementaires, dont la durée de validité est limitée. Avec la prolongation de l’état d’urgence sanitaire et le déconfinement se pose la question de la prolongation de ces textes et donc de certaines pratiques à l’officine.

« Nous devons être autorisés à préparer et à vendre de la solution hydro-alcoolique après le 31 mai, comme il faut maintenir le contrôle des prix des gels hydro-alcooliques pour éviter une flambée des prix, » estime Gilles Bonnefond. Il s’attarde aussi sur le renouvellement des ordonnances : « les médecins ne pourront pas s’occuper des patients Covid en plus des patients chroniques, ce n’est pas le moment de surcharger les cabinets. C’est pourquoi nous avons demandé la prolongation du dispositif de renouvellement des ordonnances. »

Il reste encore de nombreuses inconnues quant au déconfinement, pour les pharmaciens comme pour les autres. L’adaptation sera, comme tout au long de cette crise, une vertu cardinale.