Hydroxychloroquine : Prescrire met en garde

L’hydroxychloroquine est sous les projecteurs. La revue Prescrire nous éclaire.

Une molécule sans efficacité sur SARS-CoV-2
Un nouvel essai* comparatif randomisé, non aveugle, a étudié l’efficacité de l’hydroxychloroquine à fortes doses versus soins standard chez 150 patients hospitalisés pour covid-19, à Shanghaï.

La molécule a été utilisée à une posologie particulièrement élevée : 1 200 mg par jour durant 3 jours, puis 800 mg par jour sur une durée allant jusqu’à 2 à 3 semaines. Les résultats sont sans appel : pas d’effet antiviral de l’hydroxychloroquine démontré chez ces patients. De plus, des événements indésirables ont été notés par environ 30 % des patients du groupe hydroxychloroquine contre 9 % des patients du groupe témoin, une différence statistiquement significative. « D’autres études non randomisées ont comparé des séries de patients atteints de covid-19 selon qu’ils avaient reçu ou non un traitement par hydroxychloroquine peu après leur entrée à l’hôpital (…) Aucune de ces études n’a été en faveur d’une efficacité clinique de l’hydroxychloroquine », analyse la revue Prescrire dans un communiqué de presse.

*https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.10.20060558v1

Hydroxychloroquine et azithromycine : mauvais ménage
Une enquête menée par le CRPV de Nice porte spécifiquement sur les effets indésirables cardiovasculaires rapportés à des traitements du covid-19. 53 cas d’effets indésirables cardiaques ont ainsi été analysés, dont 43 cas rapportés à l’hydroxychloroquine, seule ou en association avec l’azithromycine, notamment. 7 cas de mort subites, une dizaine de troubles du rythme cardiaque ou symptômes cardiaques à type de syncopes, et des troubles de la conduction dont des allongements de l’intervalle QT, d’évolution favorable après arrêt du traitement. L’ANSM a conclu qu’au vu de la sous-déclaration, dans un contexte de grande activité des équipes hospitalières, ces cas repérés représentent un signal important.
Les scientifiques de la revue Prescrire ont analysé quelques autres études les portant à conclure qu’ « exposer les patients à l’hydroxychloroquine et à l’azithromycine augmente le risque d’effets indésirables cardiaques graves. »