Focus sur l’économie de l’officine de pharmacie en région Auvergne–Rhône-Alpes. Analyse de l’évolution de l’activité, de la rentabilité et des prix d’acquisition par Pierre Ribac, expert-comptable au sein du cabinet Codex et membre du groupement CGP.
Chiffres d’affaires
Seules les pharmacies dont les exercices ont une durée de 12 mois et n’ayant pas réalisé de transfert ou de regroupement au cours de la période ont été retenues pour permettre une comparaison. Nous constatons une progression du chiffre d’affaires moyen consécutif, en partie, à un accroissement du volume de produits chers au sein des officines. Le chiffre d’affaires tient compte des honoraires de dispensation, dont la part ne cesse de progresser. Il existe une grande disparité entre les officines : celles qui réalisent moins de 1 million d’euros de chiffre d’affaires ont vu leur niveau d’activité diminuer de 3,87 % et celles dont le chiffre d’affaires est supérieur à 2 millions d’euros ont progressé de 4,02 %. Les plus petites officines continuent de voir leur chiffre d’affaires diminuer. Elles restent les plus vulnérables face aux mesures gouvernementales de maîtrise des dépenses de santé. C’est donc pour cela que nous devons être plus vigilants avec ces officines et les accompagner dans leur restructuration.
Acquisition et financement
Nous avons constaté un accroissement du nombre de transactions sur l’année 2018 dans notre région comparativement à 2017. Cette tendance est à mettre en corrélation avec la baisse progressive des prix de cession ainsi qu’avec le maintien des taux d’intérêt au plus bas.
La détermination du prix de cession en fonction d’un multiple de l’EBE retraité permet d’appréhender la valeur économique de l’officine. Cet agrégat économique deviendra de plus en plus pertinent au vu du développement de la rémunération aux honoraires et compte tenu du mécanisme de la marge dégressive lissée (MDL).
Il existe une disparité des prix de cession des officines en fonction de leur taille.
En effet, il ressort de notre étude que le prix de cession des officines réalisant un chiffre d’affaires HT inférieur à 1 million d’euros représente 31 % de ce dernier, alors qu’il s’établit à 94 % pour les officines de plus de 2 millions d’euros. L’apport personnel de l’acquéreur est quant à lui demeuré stable et représente 22 % du prix de vente. Il est significatif et reste indispensable à la pérennisation du projet de reprise et également à l’obtention du financement auprès des établissements bancaires.
EBE
Nous constatons une diminution de l’EBE à la fois en valeur et en pourcentage, et ce, malgré une stagnation du niveau de marge brute globale. Cette détérioration de la profitabilité est la résultante de l’augmentation des frais de personnel au sein des officines à hauteur de 2,94 %.
Taux d’endettement
La baisse du taux d’endettement des officines constatée sur ces dernières années se confirme. Elle est consécutive à la baisse progressive des prix de cession. •