Dépistage du VIH : l’Académie de pharmacie appelle à un plan national d’urgence

« Cette situation n’est pas acceptable ! Il est urgent d’agir ! » déclare l’Académie Nationale de Pharmacie (ANP) dans un communiqué sur le dépistage du VIH. Elle recommande la mise en place d’un plan national d’urgence.

Santé Publique France rapportait le 28 mars dernier, une stagnation du nombre d’infections à VIH diagnostiquées de 2010 à 2017. Pourtant, des actions de prévention se sont multipliées et plus de 5 millions de sérologies VIH pratiquées. « Les conditions actuelles de dépistage sont inadaptées et insuffisamment soutenues, car elles ne permettent pas d’infléchir la courbe et de réduire l’épidémie » constate l’Académie. Le dépistage concerne très majoritairement les personnes les moins à risque et les nouveaux cas diagnostiqués, le sont à un stade avancé.

L’académie appelle à la « dé-diabolisation » du dépistage afin de bénéficier d’un traitement précoce et de protéger les personnes exposées non infectées.

Pour pallier cette problématique l’ANP recommande de prendre rapidement des mesures pour :

  • Mettre en place un plan national de dépistage avec l’ensemble des acteurs de santé et patients,
  • Cibler les groupes à risque en facilitant l’accès aux tests,
  • Encourager les médecins généralistes à proposer le dépistage et les autoriser à prescrire en première intention un traitement par antirétroviraux,
  • Donner la possibilité aux biologistes médicaux, de proposer un sérodiagnostic VIH en cas de suspicion d’infection sans avoir recours à une prescription médicale,
  • Informer les patients de la possibilité d’effectuer une sérologie VIH par les laboratoires de biologie médicale (LABM) sans ordonnance. Elle n’est toutefois, pas remboursée,
  • Permettre la réalisation de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) VIH par les pharmaciens d’officine, accompagné d’une formation adaptée. Raccourcir le circuit d’information entre LABM et les pharmacies,
  • Renforcer la réalisation régulière d’autotests par les patients à risques et prévoir un quota individuel d’autotests remboursés,
  • Augmenter les moyens des associations et des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), les autoriser à réaliser des TROD, pour augmenter les capacités de dépistage VIH sur tout le territoire,

L’ANP encourage toutes les initiatives locales notamment celle de l’association « Vers Paris sans Sida » qui propose une étude pilote avec des dépistages en LABM gratuits et sans ordonnance.