Une équipe de chercheurs belges a identifié des bactéries intestinales spécifiques, liées à la dépression.
La communication bidirectionnelle entre le microbiote intestinal et le cerveau est un sujet intriguant. Des études avaient déjà établi ce lien, mais seulement sur des modèles animaux, d’où une certaine controverse. C’était sans compter sur le professeur Jeroen Raes et son équipe, de l’hôpital universitaire de Leuven en Belgique, qui ont effectué la première étude à l’échelle d’une population humaine.
Sur une cohorte appelée « Flemish Gut Flora Project », ils ont identifié des bactéries spécifiques influençant négativement ou positivement la santé mentale, comme les bactéries Dialister et Coprococcus, retrouvées en quantité réduite chez les patients souffrant de dépression.
Leur analyse a montré que la synthèse microbienne de Dopac, un métabolite de la dopamine, était positivement corrélée à la qualité de vie mentale et que la production d’acide y-aminobutyrique jouerait un rôle sur la dépression.
Grâce à leurs travaux sur plus de 500 génomes de bactéries gastro-intestinales, ces chercheurs ont constitué le premier catalogue recensant le potentiel neuroactif de celles-ci. Cependant, ces découvertes issues d’analyses bio-informatiques devront être confirmées expérimentalement. Cette étude constitue néanmoins une grande aide et un accélérateur dans la recherche de la connexion microbiome / cerveau. •
- Publié dans Nature Microbiology le 4 février 2019
- DOI : https://doi.org/10.1038/s41564-018-0337-x