FASENRA : une nouveauté pour l’asthme sévère, pour réduire les corticoïdes oraux

AstraZeneca a annoncé début février le lancement de FASENRA (benralizumab), un nouvel anticorps monoclonal pour la prise en charge de l’asthme sévère à éosinophiles. Objectif du traitement : réduire les doses de corticoïdes et diviser par deux les exacerbations de l’asthme.

En France, 5 à 10% des patients asthmatiques présentent un asthme sévère, soit 175 000 patients. Parmi eux, près de la moitié ne sont pas contrôlés. Depuis 50 ans, le traitement de l’asthme sévère repose principalement sur les corticostéroïdes oraux. Aujourd’hui, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme quant aux effets indésirables à long terme de ces traitements : cutanés, osseux, endocriniens, cardio-vasculaires …

Cibler la réaction inflammatoire

Les éosinophiles jouent un rôle essentiel dans la cascade inflammatoire observée dans certaines sous-catégories d’asthme, en particulier dans les formes sévères et non contrôlées d’asthme hyperéosinophilique. Ces cellules constituent ainsi une cible prioritaire pour améliorer le contrôle de la maladie et réduire les exacerbations chez ces patients.

L’interleukine-5 (IL-5) est la principale cytokine intervenant dans l’activation, la maturation, la survie et la migration tissulaire des éosinophiles. Dans le cadre de la prise en charge de l’asthme sévère à éosinophiles, l’enjeu est de diminuer l’inflammation éosinophilique : soit indirectement en inhibant l’action de l’IL-5, soit directement en provoquant l’apoptose des éosinophiles et en bloquant la voie l’IL-5 en se fixant sur son récepteur.

Mode d’action combiné

C’est cette deuxième option qui a été privilégiée pour le développement de FASENRA (benralizumab). Cet anticorps monoclonal cible directement le récepteur de l’IL-5 et entraîne une inhibition de la voie de signalisation de l’IL-5. L’anticorps génère ainsi l’arrêt de la prolifération des éosinophiles.

Cette action de blocage de la voie d’activation de l’ILS-5 est combinée, avec le benralizumab, à une apoptose des éosinophiles. « Cette caractéristique spécifique lui permet d’atteindre une déplétion rapide et quasi totale des éosinophiles après quatre semaines de traitement et une réduction de l’inflammation éosinophilique. La déplétion des éosinophiles s’est maintenue pendant la durée des études (48 et 56 semaines) » explique AstraZeneca dans un communiqué.

Selon les études menées par AstraZeneca, la dose de corticoïdes oraux a été réduite de 75% avec le benralizumab, et les exacerbations divisées par deux en un an.

Quelles indications ?

–> FASENRA est indiqué chez l’adulte pour le traitement de fond additionnel de l’asthme sévère à éosinophiles non contrôlé malgré une corticothérapie inhalée à forte dose associée à des β2-agonistes de longue durée d’action. Il ne doit pas être utilisé pour le traitement d’exacerbations aiguës de l’asthme.

–> Les patients susceptibles de bénéficier du traitement par FASENRA sont des patients présentant un taux d’éosinophiles sanguin supérieur ou égal à 300 cellules/μl à l’instauration du traitement :

  • ayant eu au moins deux épisodes d’exacerbation asthmatique ayant nécessité un traitement par corticostéroïde oral supérieur ou égal à trois jours chacun dans les 12 mois précédents malgré un traitement de fond associant des corticostéroïdes inhalés à dose élevée et un bronchodilatateur d’action longue (Stade4/5 GINA) ;
  • ou traités par corticothérapie orale pendant au moins six mois au cours de 12 mois précédents.

 

Le traitement par FASENRA est disponible sous la forme d’une seringue préremplie dosée à 30 mg et à conserver au réfrigérateur entre 2 et 8°C. Il doit être administré par injection sous-cutanée toutes les quatre semaines pour les trois premières doses, puis toutes les huit semaines.

Parmi les effets indésirables les plus cités : pharyngite, céphalée, fièvre, réaction au site d’injection…

 

Source : communiqué de presse AstraZeneca – 7 février 2019