Publié dans Scientific Reports le 1er février
DOI : 10.1038 /s41598-018-20219-1
Habituellement indiquée dans le traitement de la migraine, la flunarizine a démontré des bénéfices chez la souris atteinte d’amyotrophie spinale.
Un vent d’espoir souffle peut-être sur l’amyotrophie spinale. Alors qu’un premier traitement, le nusinersen, a obtenu une ATU de cohorte en 2017, une équipe de chercheurs de l’Inserm et des Universités Paris Descartes et Paris Diderot vient de démontrer que la flunarizine, molécule indiquée dans le traitement de la migraine, pouvait réparer un défaut moléculaire lié à la maladie chez le rongeur.
Pathologie rare d’origine génétique, l’amyotrophie spinale se caractérise par une dégénérescence des motoneurones dans la moelle épinière, à l’origine d’une perte musculaire progressive. Elle est causée par une mutation qui touche le gène SMN1 et qui aboutit à la production d’une protéine SMN tronquée et peu fonctionnelle, incapable de migrer vers les Corps de Cajal, structures nucléaires où elle participe normalement à la maturation des ARN messagers, eux-mêmes impliqués dans la synthèse d’autres protéines.
Dans le but de restaurer cette cascade, les chercheurs ont évalué in vitro plusieurs molécules parmi lesquelles seule la flunarizine s’est montrée convaincante. Pour aller plus loin, l’équipe a ensuite évalué son efficacité sur des souris malades, et a constaté qu’une injection quotidienne dans la moelle épinière du rongeur augmentait de 40 % son espérance de vie, qui passait de 11 à 16 jours, atteignant même 36 jours pour l’un des spécimens. Une analyse plus précise a permis de constater que la molécule rétablissait la maturation des ARN messagers dans les Corps de Cajal, ce qui avait un effet protecteur sur les motoneurones. Si une extrapolation à l’Homme est possible selon les chercheurs, elle se heurte pour le moment au faible nombre de patients disponibles pour un essai clinique, la plupart étant impliqués dans l’évaluation du nusinersen. À terme, les deux approches thérapeutiques pourraient cependant se révéler complémentaires.