Dépakine, alerte renforcée

14 322. C’est le nombre de femmes enceintes exposées à la Dépakine, anticonvulsif prescrit contre l’épilepsie, entre 2007 et 2014, selon le premier volet d’une étude de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publiée le 24 août. Or, ce médicament (valproate de sodium) provoque des malformations sur les foetus, ce que des études ont montré dès les années 1980, des troubles de développement et des risques d’autisme ayant ensuite été montrés dans les années 2000. En 2009, l’Académie américaine de neurologie déconseille le valproate de sodium, la substance active du médicament, pendant la grossesse. En France, il faudra attendre 2015 pour que la mention “Ne pas donner aux femmes enceintes” apparaisse sur l’emballage. Par ailleurs, un formulaire d’accord de soins cosigné par le médecin prescripteur et la patiente devait être présenté au pharmacien pour assurer la délivrance de la Dépakine.
Ces mesures sont renforcées : suite à la publication du rapport, Marisol Touraine a annoncé qu’un pictogramme indiquant le danger de son utilisation pendant la grossesse sera apposé sur les boîtes de Dépakine et de tous les dérivés comprenant de l’acide valproïque dans les 6 mois. Un système d’alerte dans les logiciels d’aide à la prescription et à la dispensation utilisés par les médecins et les pharmaciens sera créé ; l’ANSM est chargé de réévaluer 21 substances actives dans le traitement de l’épilepsie. Enfin, un fonds d’indemnisation des familles est mis en place, afin de contrecarrer ce nouveau scandale sanitaire à la française.