Congrès national des pharmaciens
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Travail de nuit, attention danger !

Une équipe de recherche internationale a cherché à savoir si les tours de nuit étaient associés à une mortalité accrue.

Jusqu’à 20 % de la population active dans les pays occidentaux auraient travaillé en poste dans sa vie professionnelle. Les auteurs ont eu recours à l’étude sur la santé des infirmières Nurses’ Health Study (NHS) et analysé les données de 74 862 femmes recueillies entre 1988 et 2010. Le résultat : le travail posté de nuit durant plus de cinq ans a augmenté de 11 % la mortalité globale et de 19 % la mortalité cardio-vasculaire. Un chiffre qui passe à 23 % en cas de travail de nuit pendant plus de quinze ans.
Plusieurs mécanismes biologiques pourraient expliquer cette association : une activation du système nerveux autonome, un état inflammatoire accru, des changements du métabolisme lipidique et glucidique, et une modification subséquente du risque d’athérosclérose. Il a également été constaté que les femmes ayant travaillé plus de quinze ans de nuit avaient un taux de mortalité accru (+ 25 %) de cancer du poumon, fumeuses ou non. Ce risque s’explique parce qu’un effet antitumoral est attribué au système circadien, et en particulier à la mélatonine. Il améliore la réponse immunitaire et agit comme antioxydant et anti-inflammatoire. Dès 2007, le travail de nuit a donc été classé comme potentiellement cancérogène par l’OMS. Il est toutefois encore trop tôt, selon les auteurs, pour tirer des conclusions pratiques pour l’activité quotidienne de ces salariés.

Total and Cause-Specific Mortality of U.S. Nurses Working Rotating Night Shifts, American Journal of Preventive Medicine, vol. 48(3), pp. 241-52.