La nutrition parentérale réellement efficace

Dénutrition et perte de poids sont des facteurs de mauvais pronostic associés au cancer et peuvent affecter jusqu’à 60 % des patients atteints de tumeurs digestives.

Les troubles tels que les nausées/vomissements ou les syndromes occlusifs, directement liés à la maladie ou à son traitement, rendent difficile l’alimentation orale ou entérale, avec une diminution de la qualité et de la durée de vie.
Cette étude française, prospective, observationnelle et multicentrique, a pour but d’évaluer l’impact de la nutrition parentérale à domicile (NPAD) sur la qualité de vie, les changements de l’état nutritionnel et la perception par l’entourage du bien-être du patient au cours d’une telle prise en charge.
Au total, 370 patients atteints de cancer digestif (dont 76 % au stade métastatique), pour qui une NPAD était prescrite pour au moins quatorze jours, ont été inclus. Les questionnaires d’évaluation ont été complétés de façon indépendante par le médecin, le patient et un membre de la famille, à l’inclusion et vingt-huit jours plus tard.
La NPAD a été indiquée dans une dénutrition liée au cancer chez 89 % des patients et utilisée en complément à l’alimentation orale dans 84 % des cas. Après vingt-huit jours de NPAD, la qualité de vie globale a été augmentée (48,9 vs 50,3 à l’inclusion, p = 0,007). Le poids et l’index de masse corporelle des patients ont également été significativement majorés (p < 0,001). Environ 80 % des malades suivis dans l’étude ont rapporté un impact positif de la NPAD et 54 % l’ont jugée sans atteinte pour leur autonomie. Cependant, des études contrôlées randomisées sont nécessaires pour confirmer cet avantage et le profil de sécurité d’une telle prise en charge.

A Prospective Observational Study Assessing Home Parenteral Nutrition in Patients With Gastrointestinal Cancer : Benefits for Quality of Life, Journal of Pain Symptom Management, vol. 49(2), pp. 183-91.