Association d’antirétroviraux, pris avant et après des rapports sexuels non protégés, le Truvada a permis de réduire de 86 % le risque d’infection par le VIH chez des hommes homosexuels.
Cette étude, menée par les chercheurs de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), baptisée Ipergay, est la première à montrer que la prise de ces antirétroviraux, uniquement « sur demande » au moment des relations sexuelles, peut offrir une protection élevée, aussi efficace qu’un traitement préventif en continu. Elle a été menée auprès de 414 homosexuels âgés de 35 ans en moyenne, en France et au Canada, dont la moitié a pris un placebo et l’autre du Truvada, à raison de deux comprimés 24 heures avant des rapports sexuels et deux de 24 à 48 heures après. Environ 70 % des participants n’utilisaient généralement pas de préservatif. Tous d’un niveau d’étude supérieure, ils avaient en moyenne dix rapports par mois avec plusieurs partenaires. Après un suivi de près de treize mois, seize des participants ont été infectés par le VIH, quatorze dans le groupe du placebo et deux dans celui ayant pris le Truvada, soit une réduction de 86 % du risque d’infection. Ces deux derniers avaient cessé le traitement plusieurs semaines avant l’apparition de l’infection. Les auteurs indiquent que « c’est même mieux que ce que pourrait faire un vaccin », tout en insistant aussi sur le fait que « le préservatif reste pour l’heure la meilleure prévention ».
Congrès de la CROI (Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes), Seattle, 23-26 février 2015 : On Demand PrEP With Oral TDF-FTC In MSM: Results Of The ANRS Ipergay Trial.