Congrès national des pharmaciens
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Les cigarettes électroniques font mieux… mais pas de beaucoup

Des chercheurs ont étudié l’efficacité des cigarettes électroniques par rapport à celle des patchs de nicotine dans l’arrêt du tabac.

657 fumeurs adultes souhaitant arrêter ont été randomisés par sexe et par niveau de dépendance afin de recevoir des cigarettes électroniques contenant 16 mg de nicotine (289 personnes), des patchs à la nicotine 21 mg/j (295 personnes) ou des cigarettes électroniques placebo (73 personnes).

L’étude a commencé une semaine avant le jour de l’arrêt du tabac et s’est terminée douze semaines après, avec un soutien comportemental de faible intensité via des conseils téléphoniques volontaires. Le principal critère d’évaluation était le maintien de l’abstinence à six mois, vérifié par analyses biochimiques (mesure du monoxyde de carbone dans l’air expiré < 10 ppm). À six mois, l’abstinence vérifiée était de 7,3 % dans le groupe recevant des cigarettes électroniques contenant de la nicotine, de 5,8 % dans celui des patchs et de 4,1 % dans celui de cigarettes électroniques placebo.

Aucune différence significative n’a été identifiée en termes d’événements indésirables, avec 137 événements dans le groupe recevant des cigarettes contenant de la nicotine, 119 dans celui des patchs et 36 dans celui des cigarettes électroniques placebo. L’efficacité des cigarettes électroniques, avec ou sans nicotine, était modérée, avec une atteinte des objectifs d’abstinence proche de celle des patchs et peu d’événements indésirables. Des incertitudes persistent quant au rôle des cigarettes électroniques dans le contrôle antitabac et il est urgent d’effectuer davantage de recherches afin d’établir clairement leurs effets bénéfiques et néfastes à la fois à l’échelle individuelle et à celle de la population.

The Lancet, vol. 382 (9905), pp. 1 629-37