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Alopécie : le finastéride désormais en spray

Nouvelle galénique pour le finastéride dans l’alopécie masculine, désormais disponible en spray. Si elle expose à moins d’effets indésirables, cette forme topique n’est exempte de précautions. 

Deux dosages, deux indications

En inhibant la 5-alpha réductase, enzyme responsable de la transformation de la testostérone en sa forme active, la dihydrotestostérone (DHT), le finastéride, agit sur deux problèmes assez fréquents de la gent masculine : l’alopécie androgénique et l’hypertrophie bégnine de la prostate (HPB). La molécule se décline ainsi en 2 dosages pour chacune des indications, 1 mg dans la chute de cheveux masculine (génériques du Propécia) et 5 mg dans l’HBP (Chibro-Proscar et génériques).

Miniaturisation des cheveux

Si elle favorise la pilosité du corps, la DHT contribue, à l’inverse, à la miniaturisation des follicules pileux du cuir chevelu, à l’origine de la calvitie. Chez les hommes, les zones dégarnies présentent ainsi des quantités accrues de DHT. Le finastéride, en bloquant la synthèse de l’hormone, permet de stabiliser le processus, avec des effets qui se manifestent 3 à 6 mois après le début du traitement, et s’estompent souvent 6 mois après l’arrêt.

Désormais en spray

Au mois d’avril, le laboratoire Bailleul a lancé le premier spray topique à base de finastéride dans le traitement de l’alopécie androgénique légère à modérée chez les hommes de 18 à 41 ans : Fincrezo. Tout comme la forme per os, ce nouveau traitement est uniquement délivré sur ordonnance (liste 1) et n’est pas remboursé par l’Assurance maladie. Si elle expose à moins d’effets indésirables systémiques, cette forme topique ne dispense pas de quelques précautions.

Uniquement chez l’homme

Fincrezo n’est pas indiqué chez la femme, en raison de la tératogénicité du finastéride. Il est même contre-indiqué chez la femme enceinte. « Les femmes enceintes ou susceptibles de débuter une grossesse ne doivent pas entrer en contact avec Fincrezo, ni avec le cuir chevelu ou les surfaces exposées à Fincrezo, en raison de la possibilité d’absorption du finastéride », précise le RCP du produit. Les mêmes précautions s’appliquent aux enfants et adolescents de moins de 18 ans.

Une molécule aux effets tératogènes connus

En réduisant la DHT, responsable de la différenciation masculine des organes génitaux, le finastéride peut causer des anomalies congénitales chez les bébés de sexe masculin, notamment une féminisation du fœtus, lorsqu’il est administré à la femme enceinte. Des anomalies qui sont « dose et période dépendantes », précise le Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) et qui n’impliquent pas d’arrêt du traitement chez un homme souhaitant concevoir. « Aucun effet attribuable au traitement paternel n’est retenu à ce jour en particulier en termes de féminisation de fœtus mâles. Ceci est cohérent avec le passage extrêmement faible du finastéride dans le liquide séminal », complète le CRAT.

D’autres effets indésirables préoccupants

La molécule est aussi responsable de troubles de la sexualité (de l’érection, de l’éjaculation, de la libido) et de troubles psychiques : anxiété, dépression, et pensées suicidaires. Dernièrement, le Comité de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne du médicament (EMA) a réévalué favorablement la balance bénéfices/risques du finastéride, mais a confirmé les pensées suicidaires comme un effet indésirable de la molécule aux dosages de 1 et 5 mg. Le PRAC précise aussi que la majorité des cas rapportés concernent le dosage le plus faible, et que la forme topique n’était pas concernée. En revanche, des troubles de la sexualité ont été recensés lors de l’étude de phase 3 de Fincrezo. ■