Montres et bagues connectées, capteurs à placer sur le doigt… L’ANSM et la DGCCRF alertent sur la vente d’appareils affirmant mesurer la glycémie de manière non invasive, par simple contact avec la peau. Une allégation trompeuse qui est remontée aux oreilles des deux instances, « alertées par la multiplication d’offres sur les plateformes en ligne et les réseaux sociaux », affirment-elles dans un communiqué publié ce jour.
« Ces appareils sont trompeurs car ils ne peuvent pas donner de valeurs de glycémie fiables, mettant ainsi en danger la santé des personnes diabétiques », soulignent ainsi l’ANSM et la répression des fraudes. Elles rappellent ainsi que « les seuls appareils permettant le contrôle de la glycémie de façon fiable et efficace, fonctionnent soit par le prélèvement d’une goutte de sang qui est analysée par un lecteur de glycémie, soit grâce à un capteur constitué d’un filament souple introduit sous la peau du patient ».
À ce jour donc, aucun appareil ne peut prétendre mesurer la glycémie de manière fiable et sécurisée par simple contact avec la peau. Et derrière les avancées technologiques souvent mises en avant par les vendeurs se cache surtout un risque pour les patients. « Ces produits peuvent fournir des valeurs erronées, ce qui peut conduire au retard de prise en charge d’une hypoglycémie ou d’une hyperglycémie. Dans les cas les plus sévères, cette situation peut entraîner des hospitalisations, un coma, voire même le décès. »
Ainsi la DGCCRF et l’ANSM « recommandent aux personnes ayant acheté un tel produit de ne plus utiliser la fonction « glycémie » ou « blood glucose » ou de « se rapprocher du vendeur pour réclamer le remboursement du produit ».
Usurpations de logos
Autre source d’inquiétude des deux instances : l’utilisation frauduleuse de logos d’Agences scientifiques ou d’Associations pour « tromper le public en suggérant une caution officielle rassurante pour inciter à l’achat ». Début mars, elle aussi alertée, la Fédération Française des Diabétiques (FFD) est montée au créneau pour dénoncer un post Facebook sponsorisé pour promouvoir un de ces appareils sur lequel figurait son logo au côté de ceux de l’ANSM et de l’Inserm.
Dans une publication sur son site, la FFD rappelle que « la publicité pour des dispositifs médicaux et médicaments est très encadrée en France : il est illégal d’y faire figurer le logo d’une association ». De son côté, la DGCCRF précise avoir « notifié les annonces illicites de ces produits aux plateformes de commerce en ligne et sites internet, qui ont engagé le retrait des annonces signalées » et poursuivre sa surveillance.