Vitamines, Moustiques tigres, Perte d'audition, Toxoplasmose
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La prise quotidienne de vitamines serait inutile chez les adultes en bonne santé
Prendre tous les jours des compléments alimentaires multivitaminés n’aurait aucun effet sur la mortalité, chez les adultes en bonne santé, affirment des chercheurs américains du National Cancer Institute.
Pour arriver à ces résultats, les scientifiques mandatés par le National Institutes of Health ont passé au crible les données issues de trois cohortes de près de 400 000 adultes étasuniens. Sur 20 ans, ils étaient – entre autres – invités à renseigner leurs habitudes de vie, dont la prise régulière de supplémentation vitaminée. Conclusion : « l’utilisation quotidienne de multivitamines n’était pas associée à un bénéfice en termes de mortalité », soulignent les auteurs de l’étude. Et ce, toutes causes de décès confondues : cancers, maladies cardiovasculaires ou cérébrales… Si de précédents travaux avaient déjà été menés sur le sujet, les chercheurs ont ici tenté de prendre en compte les biais inhérents à ce type d’études en ajustant leur analyse. Exemple : les adultes en bonne santé prenant des vitamines sont également plus enclins à adopter un mode de vie sain, à prendre soin de leur santé. Ainsi, dans la cohorte, 11 % d’entre eux étaient fumeurs, contre 13 % chez les participants qui ne prenaient pas de vitamines. ■
Publié dans JAMA Open Network, le 26 juin 2024
DOI : 10.1001/jamanetworkopen.2024.18729
JO de Paris : les moustiques tigres à l’attaque
Alors que le nombre de cas de dengue importés en métropole explose depuis le début de l’année – 1 679 cas entre janvier et avril – des chercheurs de l’Institut Pasteur ont tenté d’estimer le développement des arbovirus à Paris, pendant les Jeux olympiques cet été. Selon leurs travaux, les moustiques tigres déjà implantés en Île-de-France pourraient transmettre 5 virus (West Nile, chikungunya, Usutu, Zika et dengue) dans des délais allant de 3 à 21 jours, à une température externe de 28°C. De quoi s’alarmer, compte tenu de l’arrivée de millions de visiteurs dans la capitale. Avec l’étude de ce temps d’incubation, « il est possible d’ajuster la fenêtre de tir pour une approche optimale. En cas de dengue détectée en Île-de-France, une désinsectisation doit avoir lieu dans les 21 jours », illustre Anna-Bella Failloux, responsable de l’étude. ■
Publié dans Eurosurveillance, le 16 mai 2024
DOI : 10.2807/1560-7917.ES.2024.29.20.2400271
Perte d’audition et cisplatine : des patients plus à risque
L’ototoxité induite des chimiothérapies à base de cisplatine est connue, mais une étude est venue caractériser davantage cet effet indésirable. Des chercheurs américains ont suivi une cohorte de 100 patients, survivants d’un cancer et traités par cet antinéoplasique : la progression de la surdité était d’autant plus importante chez les patients souffrants d’hypercholestérolémie ou âgés. Les scientifiques ont mis en évidence une ototoxicité dose-dépendante : « les patients ayant reçu 300 mg/m2 (de cisplatine) ou moins ont connu une progression significativement moindre (de la surdité) que ceux ayant reçu plus de 300 mg/m2 ». Des résultats qui suggèrent la mise en place d’un suivi renforcé chez les survivants de cancer traités au cisplatine, incluant « un contrôle de l’hypercholestérolémie et des évaluations audiologiques ». ■
Publié dans JAMA Oncology, le 6 juin
DOI : 10.1016/j.clbc.2024.04.004
Nouveau pas dans la lutte contre la toxoplasmose
Une étude de l’Institut toulousain des maladies infectieuses (Infinity) révèle le rôle crucial des lymphocytes T CD8+ résidents dans la neutralisation du parasite Toxoplasma gondii, responsable de la toxoplasmose cérébrale chronique qui touche un tiers de la population mondiale. En cherchant à connaître davantage les mécanismes immunitaires sous-jacents, l’équipe a observé l’importance d’un sous-type de lymphocytes T CD8+, les « résidents ». Contrairement aux autres lymphocytes, ils restent stationnaires dans le cerveau et, chez un modèle animal, détectent et neutralisent le parasite. Mieux, les T CD8+ « résidents » communiquent avec les CD4+, permettant « de mieux comprendre pourquoi les personnes porteuses du VIH sont potentiellement plus vulnérables à la toxoplasmose cérébrale », note Nicolas Blanchard, qui a dirigé l’étude. ■
Publié dans PNAS, le 5 juin
DOI : 10.1073/pnas.2403054121