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« C’est un préavis de grève » : la Fédé rejoint le mouvement de fermeture des officines du 30 mai, mais ne ferme pas la porte à la Cnam

Deux jours après la dernière séance de négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie – et alors que l’Uspo a déjà annoncé une grève le 30 mai dans les officines – la FSPF annonce rejoindre le mouvement « pour former l’unité de la profession », souligne Philippe Besset, président de la FSPF, devant la presse ce matin.

Le 14 mai dernier, après cinq mois de tours de table, la Cnam a enfin mis sur la table des propositions chiffrées pour revaloriser l’économie de l’officine. Elle avance ainsi une enveloppe globale de 7,52 milliards d’euros pour le réseau officinal en 2025, et 7,91 milliards d’euros en 2027.

Un chiffre en deçà de la proposition des syndicats, qui souhaitaient une augmentation de l’enveloppe de 1 milliard d’euros dès l’année prochaine, soit 7,8 milliards pour 2025. « La proposition de l’Assurance maladie est donc de +734 millions d’euros pour 2025, alors que l’on demandait 1 milliard. C’est une proposition intéressante, mais pas suffisante », analyse Philippe Besset.

Mouvement intersyndical

Réunie hier matin en conseil d’administration, la Fédé a donc décidé de rejoindre la journée d’action du 30 mai. « Une décision unanime, souligne Philippe Besset, pour alerter les patients et les pouvoirs publics ».

Hier soir, une intersyndicale, réunissant la FSPF, l’Uspo, les étudiants de l’Anepf, l’Ordre et les représentants des groupements, s’est donc formée autour de cinq revendications communes pour la grève du 30 mai : aller plus loin dans les négociations conventionnelles, alerter sur les pénuries de médicaments, les fermetures d’officines et les risques de la libéralisation de la vente en ligne, et demander la mise en place urgente de la réforme du troisième cycle des études de pharmacie.

« Il y a une forte adhésion des pharmaciens au mouvement, d’autant plus que nous sommes unitaires », se félicite Philippe Besset. Le jeudi 30 mai donc, les officines sont appelées à fermer et les pharmaciens à manifester. Toutefois, la FSPF ne soutient pas la grève des gardes organisée du 18 au 20 mai par l’Uspo.

Une contre-proposition avant la grève

Mais pour Philippe Besset, cette mobilisation « est un préavis de grève ». Car son syndicat a décidé d’abattre une dernière carte avant de battre le pavé : envoyer une contre-proposition à la Cnam. Si le pharmacien ne souhaite pas dévoiler la somme demandée à la Caisse, « ma contre-proposition est de l’ordre de grandeur de ce que peut accepter l’Assurance maladie », sourit-il.

Le directeur général de la Cnam devrait donner sa réponse en début de semaine prochaine. Vendredi 24 mai, la Fédé organisera un nouveau conseil d’administration pour décider – ou non – de signer cette nouvelle proposition d’avenant conventionnel.

Un choix de raison pour Philippe Besset : « je suis devant une équation impossible, souligne-t-il. Le budget mis sur la table par l’Assurance maladie ne permettra pas de remettre à flot toutes les officines, mais si on ne signe pas, nous allons perdre encore plus de pharmacies… ».