« Réduire le risque d’utilisation prolongée ». L’ANSM a annoncé avoir demandé en janvier dernier aux laboratoires qui commercialisent des médicaments à base de tramadol de mettre à disposition des boîtes de 10 ou 15 comprimés.
Des conditionnements plus adaptés aux traitements de courte durée et qui sont disponibles « depuis quelques semaines » dans les pharmacies confiait ce jeudi matin le président de la FSPF, Philippe Besset, à Franceinfo. Les conditionnements plus importants restent disponibles.
« Diminuer le nombre de comprimés dans les boîtes vise à réduire le risque d’utilisation prolongée, et donc d’abus et de dépendance. Cette mesure limite également les possibilités de stockage familial et donc de risques pour les proches », explique l’ANSM dans son communiqué. En 2020, l’Agence avait réduit la durée maximale de prescription des médicaments contentant du tramadol à 3 mois. Cependant, « l’enquête d’addictovigilance sur le tramadol montre la persistance des signalements d’abus et de dépendance dans des contextes de mésusage ou d’usage détourné ».
En 2017, le tramadol est devenu l’antalgique opioïde, « faibles » et « forts » confondus, le plus consommé en France. Une augmentation de plus de 68 % entre 2006 et 2017 et qui s’ajoute en parallèle à un usage détourné croissant. En effet, une étude réalisée par l’Observatoire français des médicaments antalgiques (OFMA) et l’Institut Analgesia en 2021 montrait « qu’une part importante des consommateurs de tramadol en prennent dans des indications inappropriées, déclarent rencontrer des difficultés à arrêter ou diminuer leur traitement ou méconnaissent les risques consécutifs en cas de surdosage ».
En France, 46 % des overdoses mortelles liées aux antalgiques opioïdes sont dues au tramadol.
