Le 11 janvier dernier, le secrétaire général de l’Élysée annonçait la composition du gouvernement du nouveau Premier ministre, Gabriel Attal. Et la nomination de Catherine Vautrin à la tête d’un triple ministère – colligeant Travail, Santé et Solidarités – ne fait pas l’unanimité chez les professionnels de santé.
« Le retour à un grand ministère du temps de Xavier Bertrand »
L’annonce de la fusion des trois ministères, placés sous la direction de Catherine Vautrin, a eu l’effet d’une bombe. Et, alors que les représentants des pharmaciens ont initialement accueilli cette nouvelle avec une certaine réserve – « dans un premier temps ça m’a surpris » rapporte Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO – leur perception a rapidement évolué.
Le président de la FSPF, Philippe Besset salue notamment « le retour à un grand ministère des Affaires sociales et du Travail comme du temps de Xavier Bertrand ou de Martine Aubry, qui ont été de grands ministres, à la fois pour le social et pour la santé ».
Le président de l’USPO se dit quant à lui rassuré : « Au vu de la fusion de ministère de l’Éducation nationale et du Sport, et puisque le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu’il souhaitait garder la main sur son ancien ministère, j’imagine qu’il souhaite faire de même avec la santé, en faisant sa priorité, comme il l’a annoncé ».
Cependant, le pharmacien dijonnais reste sur la réserve et « ne prends pas le signal comme quelque chose de positif ou de négatif » et attend de rencontrer la ministre afin de « voir quelle direction elle souhaite prendre pour les pharmaciens ».
Une fusion jugée « aberrante face à la crise du système de santé » pour les étudiants
Du côté des étudiants en pharma en revanche, la réticence reste de mise. « La fusion de plusieurs ministères est choquante et aberrante face à la crise du système de santé », tonne ainsi l’Anepf dans un communiqué de presse.
L’association estime que « les enjeux de la santé, annoncés comme une priorité par le nouveau Premier ministre, nécessitent un ministère fort, indépendant et tourné vers l’avenir », incompatible, selon elle, avec la charge que représentent les trois ministères. Et termine en affirmant que « les associations étudiantes ne laisseront pas l’union des ministères du Travail et de la Santé achever le système de soins ».
« De la stabilité et de l’action » : le mot d’ordre des pharmaciens
Quelles que soient les positions, l’ancienne membre des Républicains, à présent ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, est très attendue au tournant par les pharmaciens. La priorité, selon Pierre-Olivier Variot, est « l’aboutissement, rapidement et d’une façon positive, de la négociation conventionnelle avec l’Assurance maladie ».
Pour Philippe Besset, l’accent doit être mis sur « l’amélioration de l’accès aux soins, le soutien au réseau officinal dans les territoires fragiles, ainsi que la valorisation des métiers de la santé ». Il attend ainsi « de la stabilité et de l’action ».
Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre des pharmaciens, quant à elle, « salue la nomination de Catherine Vautrin en tant que ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités » sur Twitter (X). Mais encourage la ministre à « relever les nombreux défis » et précise que « comme toujours, l’Ordre sera au rendez-vous sur tous les sujets qui concernent les pharmaciens au service de la santé publique ».