Depuis plus d’un an, Anne-Lise Lepeltier et Ambroise Leyrat-Savin se sont lancés dans l’aventure d’une vie, du moins d’une vie de pharmaciens ! Celle d’acheter une officine, et d’exercer, en couple. Installé en juin 2022 à Grandchamps-des-Fontaines, une commune située à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes, le couple de trentenaires s’est rencontré sur les bancs de la fac nantaise.
Après plusieurs années de remplacement, la question se pose de s’installer ensemble. « Nous nous racontions nos journées respectives et nous avions la même vision du métier », se souvient Ambroise Leyrat-Savin. « S’installer demandait pas mal d’apports, il fallait être sûr de soi… », abonde Anne-Lise Lepeltier, qui souligne que le couple « n’avait jamais travaillé ensemble auparavant ».
Histoire de transmission
En 2021, alors qu’elle exerce dans l’officine de Grandchamps-des-Fontaines, « ma titulaire a décidé de partir en retraite plus tôt que prévu, usée par le Covid, une période très rude pour les pharmaciens », raconte Anne-Lise Lepeltier. Adjointe et titulaire échangent, et « elle me propose de me transmettre la pharmacie ! ».
Le projet séduit rapidement le couple : « nous souhaitions trouver une pharmacie importante, avec du flux », explique Ambroise Leyrat-Savin, « et nous aimions bien les petites pharmacies semi-rurales, familiales », poursuit Anne-Lise Lepeltier.
Un an après, le compromis de vente est signé.
La clé du succès ? La communication !
À 34 et 37 ans, Anne-Lise et Ambroise sont ravis de leurs décisions : « nous avons gardé la même équipe et l’esprit familial, et avons développé les nouvelles missions qui manquaient », résume le pharmacien.
Leur secret pour travailler en couple ? « On communique et parle beaucoup, c’est la base ! », annonce d’emblée Anne-Lise Lepeltier. Des discussions plutôt à la maison car « on n’a à peine le temps de se parler trente secondes dans la journée », sourit Ambroise.
Les trentenaires se partagent aussi les tâches : Anne-Lise s’occupe davantage de la gestion des équipes, des plannings, des réseaux sociaux, du merch ou encore de la recherche de nouvelles gammes « tendance », tandis que son conjoint est plutôt tourné vers le back-office, la gestion des fournisseurs ou des factures grossistes. « Nous sommes très complémentaires », souligne Anne-Lise.
Un confort personnel
Si la première année d’installation est « la plus rude », de l’aveu même de la pharmacienne, l’exercice en couple est aussi vecteur de soutien moral. « On ne supporte pas tout seul le poids de l’entrepreneuriat, on discute des situations difficiles », note Ambroise Leyrat-Savin.
Côté vie personnelle aussi, l’exercice en couple apporte aussi un certain confort. Avec deux enfants en bas âge, le couple peut se permettre « une organisation plus flexible, moins de stress vis-à-vis des enfants ; nous sommes heureux de passer plus de temps avec eux », poursuit Ambroise.
Seule ombre au tableau : les vacances ! Inéluctablement, les deux titulaires partent en congés ensemble, « et nous avons de grosses difficultés pour trouver des remplaçants », souligne Ambroise.
Pour tous les confrères qui souhaiteraient se lancer dans le grand bain de l’installation à deux, les trentenaires ont un conseil : être sur la même longueur d’onde. « Il faut savoir si vous partagez une vision commune du métier, les mêmes envies », insiste Ambroise.
Et Anne-Lise de poursuivre : « le couple doit avoir la même dynamique et communiquer, car acheter une pharmacie en couple, c’est un investissement sur tous les plans ». ■