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Octobre rose : le faux du vrai du dépistage organisé

Le dépistage organisé par mammographie permet de détecter 90 % des cancers du sein, et ce, avant même l’apparition de tout symptôme. Pourtant, moins d’une femme sur deux y participe. Décryptage du vrai du faux de certains points limitants.

1 française sur 8 sera confrontée au cancer du sein au cours de sa vie.

L’estimation de la réduction de la mortalité par cancer du sein grâce au dépistage est de l’ordre de 15 à 21 %

Source : INCA

Existe-t-il vraiment un risque de cancer radio‑induit ?

L’exposition à la mammographie est un risque établi de développer un cancer, mais il apparaît faible. En effet, des études ont mis en évidence que le risque de cancers radio-induits liés aux mammographies pourrait être, pour la population cible du dépistage organisé, de l’ordre de 1 à 10 cas pour 100 000 femmes ayant réalisé une mammographie tous les 2 ans pendant 10 ans. En revanche, et l’Inca insiste sur ce point, « le nombre de décès évités avec le dépistage est largement supérieur au risque de décès par cancer radio-induit ».

Dépister avant 50 ans, la fausse bonne idée

Près de 80 % des cancers du sein se développent après 50 ans. L’Inca met en garde face au risque de « sur-­exposition due à un nombre trop important ou une fréquence trop rapprochée de mammographies ». Relayées sur certains réseaux sociaux, la pratique d’un dépistage débuté avant 50 ans ou une mammographie effectuée tous les ans ne sont pourtant pas justifiés (sauf population particulière à haut risque).

Le surdiagnostic est-il évitable ?

L’Inca mentionne des études qui estiment que « le surdiagnostic pourrait être de l’ordre de 1 à 10 %, voire 20 % ». C’est une des limites inhérentes aux dépistages : détecter des lésions cancéreuses qui n’auraient ni évolué vers une forme clinique et symptomatique, ni causé de préjudice à la personne en l’absence de dépistage.

Impossible aujourd’hui de distinguer d’emblée le cancer qui évoluera de celui qui n’aura pas de conséquence. L’identification de biomarqueurs d’évolutions des petites tumeurs pour éviter le surtraitement est ainsi un véritable enjeu. 

L’effet Angelina Jolie : quid de la mastectomie prophylactique ?

Environ 5 à 10 % des cancers du sein sont d’origine génétique. Cette prédisposition est liée le plus souvent à la présence d’une altération constitutionnelle des gènes BRCA1 et BRCA2. 

Si l’actrice avait fait le choix, dans un contexte d’antécédent familial, de pratiquer cet acte de prophylaxie, il a engendré outre-Atlantique et outre-Manche un engouement pour des tests de dépistages génétiques. Pourtant, si l’on se réfère aux recommandations européennes, la recherche d’une telle mutation ne doit être faite que dans un contexte d’antécédent familial, de critères individuels précis ou en cas de cancer du sein métastatique hormono-résistant ou triple négatif  et ce, pour éviter tout surdiagnostic alarmiste pouvant engendrer des prises de décision radicales. Une récente étude anglaise de l’université d’Exeter, publiée en septembre dans eClinical Medicine, démontre en effet qu’en l’absence d’un parent proche atteint de la maladie, même si une femme est porteuse de mutations BRCA, son risque de développer un cancer est relativement faible.