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Histoire d’installation

Evrard Brunel, 34 ans, installé depuis deux ans et pharmacien titulaire de la pharmacie Romain Gary à Thiais, dans le Val-de-Marne.

Revue Pharma : Quel a été votre parcours avant de vous installer ? 

Evrard Brunel : J’ai 34 ans et une dizaine d’années d’exercice à l’officine. J’ai exercé deux ans en tant qu’adjoint dans une pharmacie du Kremlin-Bicêtre. Puis, pendant encore deux ans, j’ai été titulaire d’une petite pharmacie dans Paris, avec un projet de transfert, mais qui n’a finalement pas pu se faire. Cela a été pour moi l’occasion de rebondir et je me suis rapproché des transactionnaires pour un rachat de pharmacie à Thiais, dans le Val-de-Marne, proche de mon logement. 

Ce rachat s’est effectué dans un contexte particulier. Expliquez-nous…

À Thiais, un couple de pharmaciens ont accepté de vendre les deux pharmacies dont ils étaient respectivement titulaires : la pharmacie de la mairie et la pharmacie Romain Gary. Entre ces deux officines, se situait une petite pharmacie, la pharmacie des Nymphéas, à 1,2 million de CA. Pour essayer de capter une partie de la patientèle de cette petite officine, le transactionnaire m’a conseillé d’acheter à deux titulaires les trois pharmacies pour en fermer une – celle des Nymphéas – via un regroupement. Ainsi, je me suis rapproché d’un pharmacien que je connaissais, le Dr Pham, pour cette opération. Depuis, je suis titulaire de la pharmacie Romain Gary, et mon confrère de la pharmacie de la mairie. 

Quel est l’avantage de cette opération ? 

L’avantage du rachat/fermeture est d’acheter moins cher et de mutualiser les moyens. Dans le détail, j’ai acheté la pharmacie Romain Gary à 65 % du CA et j’ai acheté 50 % de la pharmacie des Nymphéas qui était vendue à la moitié de son CA. Avec cette opération de regroupement, ma pharmacie passait donc la barre des 2 millions, ce qui a rendu possible l’embauche d’un pharmacien adjoint et de se développer.

Comment se passe votre installation depuis ? 

J’ai tiré la bonne pioche ! La patientèle a suivi, elle est très agréable, c’est un vrai plaisir et l’emplacement est dynamique. Nous avons 220 m2, dont 140 m2 d’espace de vente. J’ai désormais un pharmacien adjoint – que j’ai mis 8 mois à recruter ! –, trois préparatrices à temps plein et une à temps partiel. Progressivement, cette équipe permet la mise en place de nouvelles missions, la vaccination, les entretiens… 

Que diriez-vous à un confrère qui souhaite s’installer ? 

D’être bien entouré ! Et ne pas lésiner sur les conseils que l’on peut obtenir chez les transactionnaires, les experts-comptables et les avocats. Il ne faut pas faire d’économie là-dessus. 


L’œil du transac’

« Initialement, on m’a confié le mandat de la pharmacie Romain Gary, aux qualités intrinsèques certaines : une grande surface peu exploitée, une situation en angle dans un quartier en expansion sur un axe très passant et un environnement scolaire excellent. Sans compter le dynamisme commercial avec une boulangerie et une moyenne surface en construction. Le défaut majeur ? Un CA de 1,2 M d’€ HT considéré par les acheteurs comme trop bas pour l’avenir de la pharmacie (un a priori stupide répété ad nauseam par nombre « d’experts »). Pour rendre plus attrayante cette officine, un levier rapide de développement a été identifié : une pharmacie proche et sur le même axe pouvait être fermée, si le titulaire acceptait de céder sa clientèle. Mon analyse géomarketing montrait qu’en cas de fermeture, 60 % de la clientèle se tournerait vers la pharmacie Romain Gary, mais environ 40 % de cette clientèle se déporterait sur le centre-ville où existaient une grande et une petite pharmacie. Selon mon expérience, cette migration se ferait au bénéfice de la grande. Il fallait donc convaincre le titulaire de la grande pharmacie du centre-ville de rentrer dans le timing de l’opération. J’ai donc proposé aux titulaires de la petite pharmacie de fermer et à la grande pharmacie de centre-ville de profiter de l’opportunité pour vendre. Après 18 mois de négociations intenses, ils ont accepté. Avec cette offre exceptionnelle, les deux titulaires se sont associés pour racheter les trois officines et en fermer une. Le Dr Pham et le Dr Brunel ont fait le bon choix : le succès est au rendez-vous. »

Philippe Rouyer, pharmacien associé, CD Pharm
Contact : 01 43 41 22 23 – pr@cdpharm.fr