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Économie de l’officine, pénuries, PLFSS : l’Uspo se met en ordre de bataille et appelle à la mobilisation des pharmaciens

Alors que le volet économique des négociations conventionnelles entre pharmaciens et Assurance maladie débutera en novembre – et que les syndicats appellent d’une seule voix à revaloriser les honoraires – « je ne vois pas avec quelle ressource du PLFSS nous pourrons financer ces revalorisations », s’était alarmé Philippe Besset, président de la FSPF il y a une semaine, convaincu que « le ministère de la Santé n’a pas réellement pris conscience du problème économique des officines ».

Pire, le projet de loi prévoit 1 milliard d’économies sur le médicament, dont 300 millions sur les baisses de volumes. Désormais, les syndicats sont prêts à passer à l’action. « Si la colère monte, c’est le moment de se faire entendre ! On ne va pas se mettre en grève avant d’entamer les discussions, mais il faut faire comprendre aux confrères qu’on n’aura rien sans rien », insiste encore Philippe Besset, qui a lancé début octobre le #mobilisationpharmacien. Et de prévenir : « cette négociation ne se passera probablement pas sans heurt ».

« Destruction progressive du maillage officinal »

Vendredi dernier, c’est l’Uspo qui s’est elle aussi mise en ordre de bataille. Entre l’inflation, l’augmentation des charges et « une baisse de l’EBE de 10% par rapport à l’année précédente », l’économie de l’officine se dégrade. Si l’Assurance maladie ne met par un milliard d’euros sur la table pour revaloriser les honoraires –enveloppe réclamée par les syndicats -, « la destruction progressive du maillage officinal serait irréversible et dramatique pour l’accès aux soins », alerte l’Uspo.

D’autant plus dans un contexte de pénurie accrue. « Les pharmaciens passent en moyenne 12h par semaine à gérer les pénuries, ce qui représente 25 000 euros par ans pour un adjoint au coefficient 500 », souligne le président de l’Uspo Pierre-Olivier Variot.

Mobilisation dès octobre

FSPF et Uspo vont donc se réunir pour proposer une mobilisation commune. Du côté de l’Union, « plusieurs actions seront menées entre le mois d’octobre et le mois de janvier », assure le syndicat. Une mobilisation « graduée dans le temps », validée en Conseil d’administration la semaine dernière.

« À partir du mois d’octobre, nous vous invitons à visibiliser ce mouvement auprès des patients et des élus locaux en apposant une affiche dans votre pharmacie », indique le syndicat. Puis, en novembre, l’Uspo invite les confrères à « draper leurs officines » de noir. Croix éteinte, crépon noir, brassard au bras… Le syndicat veut ainsi symboliser « la disparition éventuelle des officines ». À terme, le syndicat n’exclut pas de lancer un mouvement d’ampleur, grève des gardes ou fermeture des officines.