1 Français sur 5 environ développera un cancer au cours de sa vie. Se former à l’oncologie devient donc un prérequis essentiel. Pour valoriser le rôle de l’équipe et son approche globale autour du patient, Totum déploie depuis octobre 2022 une certification en oncologie.
Bon à savoirLa certification OncoPharma a été reconnue par l’Association francophone de soins oncologiques de support (Afsos). |
Depuis le 30 septembre 2020 – et l’avenant 21 à la Convention nationale pharmaceutique -, le pharmacien peut accompagner ses patients sous traitement anticancéreux par voie orale lors d’entretien pharmaceutique. Le réseau Totum, via son fonds de dotation indépendant Totum Lab, a voulu aller plus loin et propose depuis octobre dernier la première certification pour monter en compétence en oncothérapie.
En pratique, ce label est attribué pour trois ans et s’intègre dans une démarche de qualité continue. La certification d’État est ouverte à toutes les officines tricolores ; « à nous de la faire fructifier localement et d’être moteurs pour le territoire dans lequel on se trouve », s’enthousiasme Jérôme Sicard, pharmacien à Châlons-en-Champagne et premier certifié OncoPharma. Pour le titulaire, « cette certification rend possible une prise en charge singulière et individualisée du patient ».
« Cette certification va dans le sens de l’histoire »
Alors que les formations universitaires peuvent parfois se révéler incomplètes – voire obsolètes au regard de la vitesse de développement des nouvelles thérapies –, la certification Totum permet de revoir les fondamentaux de l’oncologie, les traitements anticancéreux disponibles à l’officine et les différentes stratégies thérapeutiques, mais aussi la gestion des effets indésirables et des soins de support.
Six modules complètent cette certification.
Pour le Dr Mario Di Palma, oncologue à Villejuif qui a participé à la relecture du référentiel de la certification, « le pharmacien a un rôle de vigie : il connaît la famille, l’entourage et il a la possibilité d’identifier les problèmes et de les faire remonter. Le métier évolue à toute allure et le pharmacien a l’opportunité de développer des compétences au-delà du médicament. Cette certification va dans le sens de l’histoire ! », s’enthousiasme-t-il.
L’importance de l’interpro
La certification Totum met également l’accent sur l’importance de la coordination entre soignants. Au-delà du lien ville / hôpital primordial, « les autres professionnels n’ont pas idée de l’amplitude de notre curseur », regrette Jérôme Sicard.
Aussi, sa première préconisation, et il insiste, est « de créer un annuaire local répertoriant tous les professionnels, associations, autour de la pharmacie ».
La certification OncoPharma valorise les compétences métier, mais elle donne lieu également à l’amélioration des compétences de communication.
La formation – et notamment les modules d’accompagnement psychologique, animé par une oncopsychologue – favorise la levée de barrières, parmi lesquelles Jérôme Sicard évoque « la peur de ne pas être au niveau et de se retrouver mal à l’aise dans un entretien face à face, la crainte de ne pas trouver les mots à utiliser ».
42 heures de formation
Le pharmacien référent en oncologie au sein de son officine doit avoir suivi au minimum 42 h de formation spécifique (il est également possible de suivre un DU oncologie et soins de support d’une durée de 120 h). Il joue un rôle d’accompagnement auprès de son patient, mais aussi de coordination au sein de son équipe. Hélène Valque, titulaire à Beaurains, elle aussi certifiée, le reconnaît : « l’équipe était un peu frileuse au début, mais la certification a procuré à mes collaborateurs les moyens d’acquérir l’aisance qui leur manquait parfois pour communiquer au mieux ».
Dans ces conditions d’écoute active, la pharmacienne se félicite : « les patients sont ravis et le bouche à oreille fonctionne très bien ». ■
