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Beyfortus, entre succès et désarroi

Alors que le point de situation hebdomadaire de Santé publique France sur la bronchiolite vient de paraitre et n’annonce aucune région encore en alerte en métropole, le Beyfortus est déjà victime de son succès !

Face à un taux d’adhésion de plus de 60 % et qui dépasse de loin les prévisions de 30 % du gouvernement, la logique du ministère de la Santé est implacable : face à un nombre limité de doses, priorité aux plus susceptibles de faire des formes graves de bronchiolite à savoir les nourrissons de moins d’un mois. Le nirvésimab 50 mg qui leur est adapté, et aux enfants de moins de 5 kg, sera donc réservé aux maternités et non plus disponible en ville.

« Le début de cette campagne d’immunisation est un vrai succès, et nous devons tous nous en féliciter : parents, personnels soignants, pharmaciens, pouvoirs publics.  C’est le résultat d’une coordination collective et une avancée majeure pour la santé des nourrissons », a réagi Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention.

Pharmaciens démunis

Le gouvernement a raison de se réjouir de ce succès et de cette forte adhésion, mais les pharmaciens se retrouvent une fois de plus bien démunis et en première ligne face à l’incompréhension des parents. D’autant qu’aucune recommandation officielle n’a été pour l’instant envisagée pour les enfants de moins de 5 kg et déjà sortis de la maternité (né avant le lancement de la campagne par exemple).

Deux alternatives se dessinent néanmoins : attendre que l’enfant soit éligible au dosage supérieur (à partir de 5 kg) puisque la dispensation du Beyfortus 100 mg se poursuit à l’officine et jusqu’à épuisement du stock ; ou réussir au cas par cas, à organiser une injection au sein de la maternité.

Le ministère l’annonçait au début même de la campagne en point presse “il y a un échange constant avec le laboratoire Sanofi pour faire disposer d’autres doses mais c’est un équilibre avec d’autres pays” et de promettre qu'en cas de succès “nous déploierons toutes les solutions et échanges possibles avec Sanofi”.

Le ministère est forcé désormais de mettre le paquet sur l’importance des gestes barrières… S'ils sont primordiaux, pas sûr qu’ils suffisent à apaiser au comptoir les parents qui n’auront pas eu la chance cette année de bénéficier de cette innovation. Le DGS Urgent stipule cependant que cette priorisation faite aux maternités est susceptible d’être revue en fonction de l’évolution du calendrier d’approvisionnement en nirsévimab. Reste à savoir lequel.