C’est un nouveau pas de franchi ! Le 31 août dernier, Élisabeth Borne en visite à Rouen a annoncé la possibilité pour les pharmaciens de prescrire directement des antibiotiques en cas de cystite ou d’angine bactérienne, après avoir réalisé un TROD et un questionnaire. Une mesure pour rendre « plus accessibles les soins du quotidien », a souligné la Première ministre, face à une démographie médicale en berne.
« La prescription par le pharmacien dans ces cas précis ne sera pas conditionnée à un exercice coordonné. II s’agit en effet de faciliter les actes courants et de décharger les médecins », a tenu à préciser la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), ravie, comme l’Uspo, de cette avancée réclamée de longue date par les syndicats de pharmaciens.
En rendant possible la délivrance d’antibiotiques en officine sans ordonnance, l’exécutif reprend ainsi l’une des propositions formulées par l’Assurance maladie en juillet. La prescription d’antibiothérapie protocolisée devrait figurer dans le prochain PLFSS, pour une application début 2024.
Quelle rémunération ?
Cette évolution est « progrès essentiel pour les femmes confrontées trop souvent à ces douleurs violentes sans trouver de réponse rapide », s’est félicité le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, évoquant par exemple la survenue de cystite le week-end. Le locataire de Ségur a toutefois insisté sur l’importance « du partage de tâches sous la supervision du médecin ». Une notion qui devra être précisée par les décrets.
Autre point d’interrogation : la rémunération. Actuellement, les protocoles de coopération cystite et angine – dans le cadre d’un exercice coordonné – sont rémunérés à hauteur de 25 euros par patient entrant dans le protocole. Une somme « librement partagée dans l’équipe ».
L. G.