Pour la sixième année consécutive, l’Association des étudiants en pharmacie de France (Anepf) a rendu public son rapport sur le coût de la rentrée en 2023. Un chiffrage précis, qui met en avant – à nouveau – la « précarité que connaissent les 33 000 étudiants » en pharmacie, rappelle l’association.
Entre les frais de transports, de logement, l’inscription à la fac et l’achat du matériel : le coût de la rentrée pour un futur pharmacien devrait atteindre cette année jusqu’à 3 042 euros, pour un étudiant en cinquième année de pharmacie concourant pour l’internat en Île-de-France et 2 848 euros en région, précise l’Anepf. Soit une augmentation respective de 3,5 % et 2,4%.
Une somme qui a explosé par rapport à l’année dernière. Dans le détail, « la rentrée pour un étudiant entrant en deuxième année de pharmacie s’élève à hauteur de 2 194 euros en région et 2 388 euros en Île-de-France, soit une augmentation respective de +3,02 % et +2,71 % par rapport à l’année précédente », souligne l’association.
Les étudiants font les frais de l’inflation
« Derrière ces chiffres et ces calculs se trouvent des étudiants vivant dans le tourment des dettes, des fins de mois difficiles et de la fatigue accumulée par les moyens qu’ils mettent en place pour pallier leur situation financière », tient à rappeler l’Anepf, qui voit dans cette précarité étudiante un « fléau ».
Et, en 2023, les futurs pharmaciens ne seront donc pas épargnés par l’inflation : +16% sur le panier alimentaire moyen, +22% pour la téléphonie ou encore +7% sur les transports. Aussi, la conclusion de l’Anepf est sans appel : « la vie n’a jamais coûté aussi cher qu’aujourd’hui et les étudiants en font les frais ».
Augmentation des loyers
Côté logement, là encore, le bilan est rude. « Les loyers moyens d’Île-de-France dépassent la barre symbolique des 700 euros, synonyme d’une augmentation de +4,39 % entre 2022 et 2023 », peut-on lire sur le rapport, qui étudie les logements de 20 à 30m2.
Dans la même veine, l’ensemble des associations d’étudiants en santé – médecine, pharmacie, dentaire, maïeutique et kiné – ont tenu à dénoncer la semaine dernière le coût exorbitant des prépas privées pour accéder aux études de santé. « 4 500 euros, c’est la moyenne de ce que payent les étudiants en première année en santé en France », dénoncent-elles ainsi.
Ainsi, les prépas privées sont 345 fois plus chères que les tutorats, insistent les organisations étudiantes, qui tiennent « à s’opposer à la privatisation de l’enseignement supérieur ».
Impact sur la santé
Alors que la précarité étudiante s’accentue, l’Anepf tient à rappeler que « la relation qui existe entre les phénomènes de précarité et ses effets négatifs de santé mentale », mais aussi sur le renoncement aux soins. En 2021, 44% des étudiants en pharmacie affirmaient souffrir d’isolement, 71% de stress et 35% de déprime.
L. G.