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Une pharmacienne accusée d’avoir falsifié 96 ordonnances, pour un préjudice d’1,2 million d’euros

Pendant plus de quatre ans, la titulaire aurait falsifié près d’une centaine d’ordonnances pour un montant estimé d’1,2 million d’euros. Le 12 juin devant le tribunal correctionnel de Créteil comparaissait une pharmacienne d’une cinquantaine d’années, installée à quelques pas du Château de Vincennes dans le Val-de-Marne, rapporte « Le Parisien ».

Entre mars 2014 et septembre 2018, la titulaire est soupçonnée d’avoir facturé 96 fausses ordonnances, pour atteindre la bagatelle d’1,161 million d’euros de remboursement auprès de la CPAM.  À chaque fois, le médicament faussement délivré était le même : l’Ilaris, facturé autour de 12 000 euros. Cet anticorps monoclonal, le canakinumab, est un médicament d’exception réservé à prescription hospitalière.

Modification des dates

La pharmacienne « va commencer par modifier les dates sur de vraies ordonnances et le faire de très nombreuses fois », a détaillé la procureure de la République lors de ses réquisitions, rapporte « Le Parisien ». « Pour masquer les dates, elle utilisait un tampon à plusieurs reprises sur la feuille d’ordonnance. C’était assez grossier », précise Virginie Fartas l’avocate de la CPAM du Val-de-Marne.

Selon « Le Monde », les deux assurés concernés par ces ordonnances « se procuraient depuis longtemps leurs boîtes d’Ilaris ailleurs » et le fabricant, Novartis, « n’avait reçu aucune commande de la pharmacie incriminée entre 2014 et 2018 ».

Les pressions du mari

À la barre, la pharmacienne vincennoise a pour sa part évoqué des pressions exercées par son mari et son comptable. « Il fallait tous les jours de l’argent, de l’argent pour mon mari. C’était l’enfer. J’ai été contrainte de lui obéir », a expliqué la titulaire. Son mari a d’ailleurs été condamné à deux reprises pour des faits de violences sur sa femme et sa fille.

Alors que le délibéré est attendu pour la fin du mois, la procureure a requis 12 mois de prison, dont 6 mois avec sursis à l’encontre de la quinquagénaire. Pour l’heure, elle peut continuer d’exercer, mais devra s’expliquer devant l’Ordre des pharmaciens.

L. G.