Après avoir atteint les nombres de 584 en 2020 et 427 en 2021 – dans un contexte de crise sanitaire – 355 agressions ont été déclarées en 2022 dans les officines françaises, selon le dernier rapport du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Un nombre qui reste en hausse de 17 % par rapport à 2019. Et des chiffres à remettre en perspective du faible nombre de déclarations : en moyenne, seul 1,7 % des officines ont fait une déclaration d’agression en 2022.
Les deux principales causes des menaces, injures et agressions physiques subies sont le refus de dispensation (94 cas) et des difficultés de prises en charge (36 cas). Les gardes restent un terrain propice aux agressions : c’est le cas de 40 officines agressées en 2022. Le nombre a presque doublé depuis 2018.
Seuls 35 % des pharmaciens ont porté plainte suite à ces agressions : manque de temps, peur des représailles… un bon nombre estime aussi la plainte inutile ou préjuge qu’il n’y aura pas de suite (du fait de l’absence de dégâts ou d’atteinte physique par exemple).
« Nous devons protéger ceux qui nous protègent. Nous devons protéger ceux qui nous soignent », avait lancé la ministre déléguée aux Professions de santé, Agnès Firmin-Le Bodo, après la présentation au Sénat de son « plan d’action sur la sécurité des soignant » le 25 mai dernier. 450 propositions pragmatiques parmi lesquelles sensibiliser la population à une tolérance zéro vis-à-vis des violences faites aux soignants, en commençant dès les agressions verbales, former les professionnels de santé à la gestion de l’agressivité ou encore un meilleur accompagnement des victimes.
Les pharmaciens peuvent déclarer toute agression sur le site Internet de l’Ordre.
Chloé Joreau