22,9 % des étudiants en pharmacie seraient en grandes ou importantes difficultés financières. C’est ce que révèle une étude menée par l’Anepf, qui entend bien lutter contre la précarité étudiante.
Les étudiants sont 14,1 % à estimer ne pas avoir assez d’argent pour couvrir leurs besoins mensuels.
Comment les jeunes précaires peuvent-ils concilier études et job étudiant ?
Associer un job en complément des études n’est pas toujours facile pour les étudiants. Cependant, ils peuvent adapter leur agenda afin de répondre au mieux à leurs disponibilités et à leurs besoins. Par exemple, en organisant les horaires de ces jobs en fonction des heures de cours et également en établissant auprès de la faculté un aménagement de l’ensemble de l’emploi du temps pour obtenir des dispenses de cours ou TD et être ainsi « libérés » du contrôle continu, quand cela est envisageable. On parle de dispense d’assiduité.
Celle-ci relève d’une demande à déposer en début d’année ou au début de chaque semestre. Même si elle concerne tous les enseignements, certaines unités ne sont pas compatibles avec cette dispense. Il convient donc de se renseigner au sein des facultés afin d’être bien informés sur les modalités. Ces aménagements sont bien accueillis par le corps professoral vis-à-vis des ambitions de l’ensemble des étudiants. Néanmoins, nous rappelons à nos futurs pharmaciens qu’il est nécessaire de trouver un bon équilibre entre leurs différentes activités afin de favoriser leur réussite tout au long de leur cursus.
Quels types d’emplois choisissent les étudiants en pharmacie ?
Lors d’une enquête de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) interrogeant 2,4 millions d’étudiants issus de l’enseignement supérieur (toutes filières confondues), on a appris que 44 % d’entre eux occupaient un poste dans une entreprise n’ayant aucun lien avec leur filière d’études.
Le travail en officine reste néanmoins prépondérant pour les étudiants qui se destinent à une carrière officinale mais est suivi de près par les postes chez différents grossistes et répartiteurs du monde pharmaceutique.
En effet, bon nombre d’offres d’emplois du milieu de la pharmacie sont diffusées au sein des différentes promotions d’étudiants afin que ceux-ci puissent appliquer au mieux leurs acquis théoriques.
Certains étudiants ont aussi décidé de conserver leur poste avant même d’obtenir le diplôme. Ils ont ainsi pu gravir les échelons au sein de l’entreprise et s’implanter dans l’équipe de travail.
Comment garantir une meilleure égalité des chances pour les étudiants en pharmacie ?
En 2021, l’Anepf a publié son enquête sur le bien-être des étudiants en pharmacie. Le constat était sans pareil : le coût de la vie estudiantine est en constante augmentation. La dernière rentrée, par exemple pour un 2e année, a encore représenté un considérable surcoût. En pharmacie, les étudiants sont ainsi 14,1 % à estimer ne pas avoir assez d’argent pour couvrir leurs besoins mensuels et 22,9 % sont en grandes ou importantes difficultés financières. Il est donc totalement compréhensible qu’ils associent leur cursus à un job pour faire face aux problèmes pécuniaires.
Travailler en plus de ses études a pour conséquence une diminution évidente du temps d’assimilation des unités d’enseignements. Cependant, le travail en pharmacie apporte une autre vision via un apprentissage directement sur le terrain. Nous ne pouvons que féliciter l’engagement de ces étudiants.
À l’Anepf, nous luttons pour l’égalité des chances et des droits des étudiants auprès des différentes instances et par le biais de dons pour celles et ceux qui sont en grandes difficultés financières.
Mais l’égalité des chances ne se traite pas uniquement du point de vue matériel : le bien-être physique et une meilleure santé mentale des étudiants en pharmacie font également partie de nos priorités. ■
Par Romain Gallerand, porte-parole de l’Anepf