Adomed webinaire
Adomed webinaire

François Braun, un ministre au coeur de l’urgence

Il est médecin urgentiste et président de Samu-Urgences de France, Dr François Braun vient d'être nommé ministre de la Santé et de la Prévention.  À l'époque référent santé d'Emmanuel Macron, nous avions eu l'occasion de l'interviewer pendant la campagne présidentielle. Il nous avait dressé le bilan de ce premier quinquennat. 

“ NOUS AVONS TRACÉ LES SILLONS, IL FAUT CONTINUER LE TRAVAIL  

Covid : « La crise a été très bien gérée, remarquable sur le versant sanitaire et la politique de vaccination est une réussite : nous sommes le pays le plus vacciné d’Europe. Nous avons eu les mains libres pour faire ce que nous savons faire : soigner. »

Lutte contre les inégalités d’accès à la santé : « Beaucoup de choses ont été faites : le zéro reste à charge pour les dents, les yeux et les oreilles ! Dix millions de Français ont pu s’équiper, alors qu’ils ne le faisaient pas. » 

On relève des progrès notables, mais les chiffres ne sont toujours pas à 100 %. 

Lutte contre l’endométriose : « Une maladie touchant 2 millions de femmes, mal connue, mal perçue. Tout est fait pour prendre en charge et créer un parcours de soins bien construit. »

Prise en charge des cancers de l’enfant : « Les efforts du gouvernement dans ce sens se sont portés vers les aidants, ce qui est nouveau, vers la formation des professionnels et le droit à l’oubli pour les jeunes patients. Nous avons une stratégie et un budget qui suivent pour les 10 prochaines années. »

Numerus clausus « Quarante ans que nous en parlions, cela a été fait ! Les résultats vont mettre du temps à arriver, mais on compte déjà 19 % d’étudiants en médecine en plus depuis le début du quinquennat ». 

Territoires de santé : « Les MSP et les CPTS permettent de coordonner les équipes autour des patients. Et avec les assistants médicaux, nous libérons du temps médical. Les services d’accès aux soins sont un bel exemple de travail ville/hôpital qui offre un meilleur accès aux soins. L’expérimentation lancée est concluante et sera étendue sur tout le territoire. » 

E santé : « Passer de 140 000 actes de télémédecine en 2019 à 12 millions en 2021 : c’est une réussite ! »

Nous noterons la création de la Direction du numérique en santé, la croissance du Health Data Hub et le lancement de Mon espace santé. « C’est l’outil qui vient compléter la stratégie développée. »

Hôpital : « Le Ségur de la santé a rendu possible un investissement historique » : 8 milliards d’euros par an dans les salaires (10 % d’augmentation environ) et 19 milliards d’investissements sur 10 ans. 

« Bien sûr, cela n’est pas suffisant, mais nous avons ouvert un sillon. La question de la qualité de vie au travail est aussi une raison du départ de soignants et un premier pas a été fait. »

Indépendance sanitaire : « La création du label Fabriqué en France ouvre la discussion sur le prix des médicaments élaborés sur le territoire. En 2023, le paracétamol sera produit dans l’Isère. Cela avance et nous continuons sur cette voie. » 

Pharmacie : « Le pharmacien a sa place dans la lutte contre l’isolement en santé. On a eu tendance à croire que le pharmacien devenait commerçant, or ce n’est pas du tout le cas. Nous revenons à un pharmacien soignant qui contribue à la prise en charge du patient en ayant toute sa place dans l’équipe de soins. Les négociations conventionnelles vont dans ce sens. » 

Et après ? « Vous l’avez entendu : l’objectif est de protéger les Français. Il faut rendre notre système de santé plus efficace, continuer à lutter contre les inégalités de santé, faire de la France le premier pays en innovation de santé. La santé, c’est aussi la prévention, le dépistage, le soin et, après le soin, le MAD, les Ehpad… La piste est ouverte, nous la suivrons. »

« Lancer un grand débat sur la santé globale avec les professionnels de santé et les citoyens est nécessaire : une réflexion sur ce que l’on boit, ce que l’on respire, et sur ce qui touche à notre santé. »