Lors du Forum du Bon Usage du Médicament, organisé par l’association éponyme le 18 mai au ministère de la Santé, nombre d’acteurs publics et privés ont échangé sur les actions à mener pour plus de sécurité du médicament à l’ère du digital.
Aujourd’hui, les outils de coordination existent surtout en MSP, ce qui fait que seuls 4 millions de Français profitent d’une véritable coordination des professionnels de santé. Il faut une interopérabilité plus vaste, englobant la ville et l’hôpital. »
William Joubert, président de l’Union nationale des professionnels de santé.
Table ronde “ Le numérique qui relie les professionnels ” animée par Luc Besançon, avec Carine Wolf-Thal, William Joubert, Xavier Vitry et Paul-Emile Hay. (DR)
« Faire bouger les lignes, c’est ce qui nous rassemble depuis 2015 », rappelle Éric Baseilhac, président de l’Association pour le bon usage du médicament (ABUM). Le constat est néanmoins que ces lignes bougent peu : 135 000 hospitalisations et près de 10 000 décès sont imputables au mésusage des médicaments chaque année, et près de 50 % seraient évitables. Pour cette nouvelle édition, les discussions du forum de l’ABUM se sont centrées sur le numérique et la possible révolution qu’il pourrait amener dans la pratique, afin de sécuriser la consommation de médicaments.
Mon espace santé
En premier lieu, c’est Mon espace santé qui a été mis à l’honneur : « Le numérique à un rôle essentiel ! Fluidifier les parcours et les échanges, éviter les doubles saisies, économiser du précieux temps médical… Il procure aussi un gain de sécurité, notamment autour du médicament », a rapporté Xavier Vitry, directeur de projets à la Délégation ministérielle au numérique en santé (DNS) en insistant sur les changements au quotidien que le Dossier médical partagé pour tous les Français pourraient apporter. Partage d’informations entre les soignants, accès au bilan partagé de médication fait par les pharmaciens… Cet « espace de confiance garantie par la puissance publique » permet de créer des liens et de partager plus facilement l’information médicale, mais pas uniquement ! Le kiosque à applications qui y sera intégré proposera aux soignés et aux soignants des outils digitaux, notamment pour sécuriser la consommation de médicaments. « Nous avons fait le choix d’un patient acteur et central. Pour cela, il doit être informé », a rappelé Xavier Vitry. Un point abondé par Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre des pharmaciens : « les professionnels de santé en contact avec le patient, notamment les officinaux, ont un rôle très important à jouer ».
E-prescription et DP
Lorsque l’on parle de numérique et de bon usage du médicament, impossible de ne pas parler de la e-prescription. Aujourd’hui, les officinaux ne sont pas rassurés lors de la délivrance d’ordonnance via un téléphone, et à raison. La solution ? L’utilisation large de la e-prescription, officialisée mais qui tarde à se généraliser. « Le QR code présent sur la e-prescription la rend vraiment unique et nous verrons sûrement, à terme, la fin de l’ordonnance papier », prévoit Jean-Baptiste Milone, chef de projet à la DNS. Par ailleurs, Carine Wolf-Thal a fait la promotion de l’outil phare de l’Ordre, le Dossier pharmaceutique (DP). Ce dernier sera présent sur Mon espace santé et accessible directement aux patients.
Partout en France, fleurissent des applications, souvent expérimentales, visant à une meilleure coordination des soins entre professionnels de santé, patients, soignants, ville, Ephad et hôpital. Plusieurs expérimentateurs soulignent l’importance de rendre ces outils très simples d’usage car le temps manque chez les professionnels de santé. Néanmoins, cette simplicité d’usage s’oppose à une nécessité de sécurité importante des 3 applications pour le bon usage du médicament.
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