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Hauts-De-France

Louis Maertens, expert‑comptable, analyse l’évolution de l’activité et de la rentabilité des officines des Hauts-de-France.

 

Population étudiée

Les statistiques 2020 sortiront dès le mois prochain et analyseront les impacts du Covid-19. Nous vous proposons néanmoins un aperçu des statistiques 2020 concernant les cessions.

Sur notre territoire, le taux de pharmacie en zone urbaine est largement surdéveloppé par rapport à l’échelon national. Les zones urbaines représentent un atout contre la désertification médicale constatée en campagne mais impliquent une plus forte concurrence entre les officines. La sensibilisation du pharmacien aux nouvelles missions est un élément clé pour se démarquer et proposer un service de qualité aux patients.

 

Chiffre d’affaires et EBE

Sur la période, le CA HT moyen (prestations incluses) a augmenté de 0,90 %. Notre remarque de février dernier tient toujours : les officines ayant un CA inférieur à 1,5 million d’euros sont celles ayant subi la plus grosse perte. À l’inverse, les pharmacies de plus de 2,5 millions d’euros présentent la plus belle progression (plus de 1 %). Une pharmacie sur deux (45 %) perd du CA. Aujourd’hui, les produits chers sont des marqueurs importants de la hausse des CA.

L’EBE se replie (-3,6 milliers d’euros) sous l’effet de la hausse des charges de personnel mais aussi sous la pression à la hausse des charges externes, notamment des loyers.

 

Acquisition et financement

Sur le panel étudié des acquisitions 2020, nous observons une part importante des cessions pour un montant autour d’un million d’euros en valeur de fonds de commerce. Beaucoup de structures avec un CA inférieur à 1,5 million d’euros ont été cédées et les valorisations en sont impactées : l’effet taille joue négativement sur le prix de cession de cette typologie de structures.

Le prix moyen des cessions revient à 5,99 fois l’EBE pour un pourcentage de CA de 72,00. La région propose ainsi des prix en deçà de ceux de l’année dernière. L’apport demandé aux acquéreurs s’adoucit avec un taux de 15 % en baisse par rapport à l’année dernière (18 %). Notre région perpétue la logique observée les années précédentes : elle demeure plus raisonnable en termes de prix. Mais, nous l’avons vu, cela est aussi dû au panel des cessions sur l’année.

Le marché, malgré le Covid, reste actif. Une tendance se dégage néanmoins : la situation sanitaire, au lieu d’accélérer le mouvement des cessions, le repousse. Les futurs retraités retardent la cession de leur outil professionnel pour ne pas subir un début de retraite coincé sur le canapé… •